Ahhh ! l’été ! Faire une pause, savourer de délicieux moments en famille, sortir pour de longues promenades dans la nature. Et si vous profitiez de vos escapades pour ouvrir grand les yeux et vous initier (ou vous perfectionner) à la cueillette ? Les plantes sauvages sont partout : à la campagne, en montagne, en bord de mer… Elles ne demandent qu’une chose : vous prouver qu’elles sont pleines de bonnes intentions !
Suivez le guide pour rentrer de votre prochaine balade avec une brassée de fleurs multicolores ou une partie du repas tout frais sous le bras, sans avoir dépensé un radis.
Voici quelques-unes des espèces courantes à cueillir en été, dans les prés, en forêt ou en bord de mer. Nous avons volontairement sélectionné des plantes sans “faux ami” toxique, de manière à vous garantir une cueillette en toute sérénité.
La cueillette en bord de mer
Vous partez près de l’Océan ? Voici quelques plantes faciles à reconnaître.
Criste-marine (Crithmum maritimum)
Quelles parties cueillir ?
Feuilles
Pourquoi on l’aime ?
Pour son petit goût de carotte sucré-salé, sa teneur en vitamine C et en minéraux et ses qualités digestives et tonifiantes.
Comment on la consomme ?
Dégustez les feuilles en tartare sur des toasts (en les associant à des câpres, des cornichons, des oignons et de l’ail), ou sautées avec une noix de beurre en accompagnement de saumon.
Maceron (Smyrnium olusatrum)
Quelles parties cueillir ?
Jeunes tiges, feuilles, fleurs, fruits
Pourquoi on l’aime ?
Charlemagne avait déjà compris son intérêt. Il en avait encouragé la culture pour garantir une autonomie alimentaire. On la trouve toute l’année et tout se mange.
Comment on la consomme ?
Parfumez vos lacto-fermentations de jeunes tiges coupées en tronçons, faites mijoter les feuilles pour en diminuer l’amertume et agrémentez vos purées de boutons de fleurs crus.
Salicorne (Salicornia europaea)
Quelles parties cueillir ?
Tiges
Pourquoi on l’aime ?
Régulièrement baignée dans l’eau de mer, la salicorne apporte à l’organisme iode et sels minéraux. Elle est, par ailleurs, très peu calorique et a un effet coupe-faim : idéal pour un régime.
Comment on la consomme ?
Si les tiges sont jeunes, elles peuvent se consommer crues, nature ou en vinaigrette. Elles se préparent également comme des cornichons. Plus tard dans la saison, faites-les blanchir puis revenir à la poêle avec un peu de beurre, d’ail et de persil.
La cueillette dans les près
Vous êtes plutôt vacances à la campagne ? Il y a aussi de nombreuses plantes sauvages à cueillir et à déguster !
Stellaire (Stellaria media)
Quelles parties cueillir ?
Toute la plante (de préférence jeune)
Pourquoi on l’aime ?
Pour son goût de noisette et son absence d’amertume, mais aussi parce qu’elle apporte vitamine C, calcium et magnésium. C’est un bio-indicateur : là où elle pousse, le sol est équilibré et fertile.
Comment on la consomme ?
C’est l’une des meilleures salades sauvages : il vaut donc mieux l’utiliser crue. Au Japon, elle entre dans la composition du traditionnel nanakusa-gayu, un délicieux risotto aux 7 herbes.
Plantain (Plantago lanceolata)
Quelles parties cueillir ?
Jeunes feuilles
Pourquoi on l’aime ?
Parce qu’on le trouve partout, qu’il a un subtil goût de champignon et qu’il est indiqué en cas d’asthme, de toux ou de rhume des foins. Il calme aussi les piqûres d’ortie, d’insectes ou de petites plaies.
Comment on la consomme ?
Version crue : en pesto, dans un smoothie ou en agrément de vos salades (ajoutez quelques feuilles ciselées).
Version cuite : comme des épinards, par exemple mixé en soupe avec d’autres légumes.
Ortie (Urtica dioica : grande ortie, Urtica urens : petite ortie)
Quelles parties cueillir ?
Pousses et jeunes feuilles
Pourquoi on l’aime ?
Parce que c’est la championne toutes catégories nutritivement parlant. Un véritable concentré de vitamines, protéines et sels minéraux.
Comment on la consomme ?
Version crue : en pesto ou dans un smoothie. Version cuite : en soupe, en quiche, en cake ou en calzone à la menthe.
La cueillette en forêt
Ouvrez l’œil lors de vos balades en forêt, il y a plusieurs plantes sauvages à cueillir !
Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata)
Quelles parties cueillir ?
Feuilles, fleurs
Pourquoi on l’aime ?
Parce qu’un seul tilleul nous régale pendant… mille ans ! Ses feuilles sont riches en mucilages* et en protéines ; ses fleurs, quant à elles, sont bénéfiques pour lutter contre le stress.
Comment on la consomme ?
En infusion, pour les fleurs. Les feuilles se mangent en salade ou en soupe. Elle peuvent également être séchées, pulvérisées et servir à préparer de merveilleux sablés.
Égopode (Aegopodium podagraria)
Quelles parties cueillir ?
Feuilles
Pourquoi on l’aime ?
Parce que Wikipédia le qualifie de “plante très envahissante dont il faut se méfier”, alors qu’il est en réalité un excellent légume sauvage. En plus d’être diurétique et d’éliminer l’acide urique, ce qui lui vaut son surnom “d’herbe aux goutteux”.
Comment on la consomme ?
En salade ou en pesto lorsque les feuilles sont jeunes, en version cuite lorsqu’elles le sont moins (et qu’elles ont perdu leur brillance). On en fait alors de très bons gratins, quiches et soufflés.
Lierre terrestre (Glechoma hederacea)
Quelles parties cueillir ?
Feuilles et fleurs
Pourquoi on l’aime ?
Parce que c’est l’une des meilleures plantes aromatiques sauvages (de la famille de la menthe). Le lierre terrestre est aussi très utile pour soigner les bronches et la peau.
Comment on la consomme ?
En salade, pour aromatiser vos desserts ou préparer de délicieuses boissons. Vous pouvez par exemple concocter des (virgin) mojitos en remplaçant simplement la menthe par du lierre terrestre.
À noter : de très hautes doses peuvent se révéler toxiques.
Les règles de la cueillette sauvage
- Certaines espèces sont toxiques et peuvent — par manque de connaissances — être confondues avec des espèces comestibles. Procurez-vous un guide de la flore de votre région. En cas de doute, abstenez-vous !
- Faites attention à votre lieu de cueillette. Il va de soi qu’on ne cueille pas une plante si elle se trouve dans une zone protégée (ou si son espèce est protégée).
- Éloignez-vous aussi des routes, des bordures de champs (qui sont souvent aspergés de pesticides) et des endroits fréquentés par les renards, chiens ou chats (risques de maladies comme l’échinococcose). En cas de doute, faites cuire longuement les plantes cueillies.
- Cueillez uniquement les quantités dont vous avez besoin (un dixième de la plante maximum). Les plantes sauvages sont à utiliser fraîches. Laissez le reste aux autres cueilleurs ou aux abeilles. Procédez avec délicatesse, par une coupure propre et sans arracher les racines.
➡️ Pour approfondir le sujet des plantes sauvages et retrouver de nombreuses idées recettes :
Plantes sauvages et comestibles — Cueillir la nature parmi les prés et les bois, François Couplan, éditions Larousse
➡️ Pour apprendre à identifier les différentes espèces :
Petite flore de France, collectif, éditions Belin
➡️ Chez Veìr Magazine : le Numéro 6 “Explorer” est dédié aux plantes sauvages, à commander avant de partir en vacances !
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