La fin des haricots

Le mot des fon­da­tri­ces : pourquoi et com­ment l’aven­ture Veìr Mag­a­zine a pris fin en ce début 2025…

par | 14 octobre 2025

Spoil­er alert ! Ce post est un peu dif­férent des arti­cles habituels… Même si nous en avons déjà par­lé sur les réseaux soci­aux et par email, nous voulions dépos­er ici une trace de cette infor­ma­tion un peu triste mais néan­moins néces­saire : Veìr Mag­a­zine, c’est fini, après cinq ans de bons et loy­aux ser­vices et, surtout, de beaux moments à vos côtés.

Très con­crète­ment, cela sig­ni­fie que le dernier numéro du mag­a­zine est le Numéro 20, hiv­er 2024. L’entreprise qui édi­tait notre mag­a­zine, notre SAS, est en cours de liq­ui­da­tion.

5 ans, 20 numéros (il en manque 4 sur l’im­age)… Lequel préférez-vous ?

La faute à qui, à quoi ?

Aaah, la fameuse ques­tion qui nous a bien turlupinées ! S’il y avait une seule réponse, sim­ple et évi­dente, cela serait trop facile (et nous n’en seri­ons pas là !).

Pour résumer, nous n’avons pas réus­si à trou­ver un mod­èle financier durable pour faire vivre notre mag­a­zine. Il faut savoir qu’aujourd’hui, il est qua­si­ment impos­si­ble de faire vivre un titre de presse indépen­dante sans sou­tien extérieur ou activ­ité annexe. Glob­ale­ment, les sources de finance­ment pos­si­bles sont les suiv­antes :

  • Les annon­ceurs (via pub ou parte­nar­i­at) : dès le début, nous souhaitions lim­iter cet aspect car, au-delà même de la prob­lé­ma­tique éthique que cela peut pos­er, la recherche d’annonceurs est très dif­fi­cile et chronophage pour un titre comme le nôtre. Les mar­ques, et a for­tiori les petites mar­ques indépen­dantes (car nous n’aurions pas tra­vail­lé avec n’importe qui), ne souhait­ent plus inve­stir dans la presse de toute façon.
  • Les sub­ven­tions : tous les grands titres de presse quo­ti­di­enne que vous con­nais­sez vivent en par­tie d’importantes sub­ven­tions de l’Etat ! Nous avons ten­té à deux repris­es de can­di­dates à des bours­es d’aide à la presse, mais nous sommes tou­jours tombées à côté des cas­es… Au final : des heures passées à rem­plir des dossiers pour 0 € d’aide.
  • Des activ­ités annex­es : de nom­breuses entre­pris­es éditri­ces de médias pro­posent égale­ment leurs ser­vices à des entre­pris­es (sur le mod­èle d’une agence de com­mu­ni­ca­tion par exem­ple). C’est ce que nous avons testé en lançant le Stu­dio Veìr, mais mal­heureuse­ment nous n’avions pas assez de temps pour con­serv­er les deux activ­ités en par­al­lèle. A deux, nous étions déjà occupées à plein temps par la pro­duc­tion du mag­a­zine (120 pages de con­tenu à pro­duire chaque trimestre !), dif­fi­cile de se dégager du temps pour gér­er en plus de nou­veaux pro­jets…
  • Les dons des lecteurs : cer­tains médias sont tout ou par­tie financés par des dons de lecteurs. Dans notre cas, le mag­a­zine étant déjà payant (et à un prix non dérisoire), nous ne voulions pas vous deman­der davan­tage de par­tic­i­pa­tion. Relancer une cam­pagne de crowd­fund­ing aurait été pos­si­ble, mais c’était selon nous « tir­er sur la corde » et refuser d’admettre que le mod­èle financier au fond ne fonc­tion­nait pas.
Notre Numéro 1 ! Lancé en mars 2020, en pleine crise du COVID, il nous a don­né quelques fils à retor­dre ! Il a très vite été “sold out”, mal­gré 2 réim­pres­sions.

Bref, mal­gré de beaux chiffres de ventes et une très forte fidél­ité de nos abonné·es, la crise économique nous fai­sait souf­frir depuis plus de deux ans et nous n’arrivions plus à join­dre les deux bouts. Nous avons mis un point d’honneur à tou­jours rémunér­er les contributeurs·rices, les parte­naires, etc, mais nous n’étions plus en mesure de nous vers­er nos pro­pres salaires depuis un petit moment… et pour nous, il était hors de ques­tion de pour­suiv­re sans rémunéra­tion.


Voilà, nous avons le coeur gros, et au-delà de notre cas, nous sommes assez tristes de voir tant de petites entre­pris­es que nous aimions, sim­i­laires à la nôtre, fer­mer leurs portes petit à petit. Mais nous essayons de ne pas nous mor­fon­dre et d’emporter avec nous tous les aspects posi­tifs de cette expéri­ence. Au bout du compte, nous ne regret­tons aucune minute de cette aven­ture, entre­pre­neuri­ale, humaine, ami­cale, engagée.

Concrètement, que se passe-t-il ?

L’entreprise LAUSSAT ROUX (notre société, qui édi­tait le mag­a­zine) fait l’objet d’une procé­dure col­lec­tive. Elle est désor­mais entre les mains d’un man­dataire judi­ci­aire, ce qui sig­ni­fie que nous n’avons plus beau­coup de marge de manoeu­vre sur nos actions. Nous pou­vons con­tin­uer à com­mu­ni­quer avec vous libre­ment, mais nous ne pou­vons plus agir sur le site, les abon­nements ou les ventes du mag­a­zine.

Pour les abonné·es ?

Nous avons tou­jours eu à coeur de ne lés­er per­son­ne avec l’arrêt du mag­a­zine. Avant le démar­rage de la procé­dure, nous sus­pendu tous les abon­nements qui étaient encore en cours afin qu’il n’y ait pas de prélève­ment en trop. Les per­son­nes ayant eu des soucis sur des abon­nements non résil­iés ont toutes été con­tac­tées par le man­dataire judi­ci­aire entre avril et juil­let 2025, afin de pou­voir porter récla­ma­tion si besoin. Si vous avez un doute, vous pou­vez tou­jours nous écrire sur veirmagazine@gmail.com

Et la suite ?

En ce qui con­cerne l’entreprise (et donc poten­tielle­ment le mag­a­zine), il est pos­si­ble qu’elle soit rachetée si le man­dataire trou­ve un repre­neur (si cela vous intéresse, man­i­festez-vous !). Il ne nous sem­ble pas évi­dent que la pub­li­ca­tion du mag­a­zine puisse repren­dre sans nous, mais après tout, ce n’est pas impos­si­ble… Là dessus, nous n’avons pas plus d’infos que vous !

En ce qui nous con­cerne per­son­nelle­ment, Julie et Laeti­tia, d’autres pro­jets pro­fes­sion­nels se dessi­nent. Julie a repris un emploi dans la com­mu­ni­ca­tion cul­turelle. Laeti­tia con­tin­ue à écrire, pour la presse ou pour l’édition. De plus, avec Audrey, notre graphiste préférée, nous avons créé le Stu­dio Veìr, une petite agence de créa­tion de con­tenus (print ou dig­i­tal), spé­cial­isée dans le monde du végé­tal. Si vous avez des pro­jets à nous con­fi­er, écrivez-nous sur studioveir@gmail.com !

L’un des pro­jets réal­isés par le Stu­dio Veìr : Un book de 150 pages réal­isé pour la ville de Pau, dans le cadre de sa can­di­da­ture au label Villes et vil­lages fleuris de France


Vous souhaitez rester en contact ?

Nous aus­si ! Nous aime­ri­ons dans tous les cas garder un lien avec cette com­mu­nauté excep­tion­nelle qui est la nôtre, la vôtre : nos lecteurs, nos « fol­low­ers ». Nous avons pour cela créé un espace Sub­stack ici.

Nous prévoyons de con­tin­uer à faire vivre l’esprit Veìr Mag­a­zine en pub­liant régulière­ment sur cet espace des actus, des idées, des recom­man­da­tions de livres, des invi­ta­tions à des événe­ments…, des­tinés aux amoureux·ses du monde végé­tal.

Le mot de la fin

Nous voulions sim­ple­ment vous adress­er un immense MERCI, pour avoir été à nos côtés dans cette aven­ture mag­nifique. Nous avons été très touchées par les mots reçus depuis l’annonce de l’arrêt du mag­a­zine. Notre com­mu­nauté est incroy­able­ment bien­veil­lante, et finale­ment c’est peut-être sim­ple­ment cela, notre plus belle réus­site.

Alors mer­ci… enVeìr et con­tre tout !

La dream team, de gauche à droite : Emi­lie (pho­tographe), Laeti­tia et Julie (fon­da­tri­ces) et Audrey (direc­trice artis­tique).
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