Spoiler alert ! Ce post est un peu différent des articles habituels… Même si nous en avons déjà parlé sur les réseaux sociaux et par email, nous voulions déposer ici une trace de cette information un peu triste mais néanmoins nécessaire : Veìr Magazine, c’est fini, après cinq ans de bons et loyaux services et, surtout, de beaux moments à vos côtés.
Très concrètement, cela signifie que le dernier numéro du magazine est le Numéro 20, hiver 2024. L’entreprise qui éditait notre magazine, notre SAS, est en cours de liquidation.

La faute à qui, à quoi ?
Aaah, la fameuse question qui nous a bien turlupinées ! S’il y avait une seule réponse, simple et évidente, cela serait trop facile (et nous n’en serions pas là !).
Pour résumer, nous n’avons pas réussi à trouver un modèle financier durable pour faire vivre notre magazine. Il faut savoir qu’aujourd’hui, il est quasiment impossible de faire vivre un titre de presse indépendante sans soutien extérieur ou activité annexe. Globalement, les sources de financement possibles sont les suivantes :
- Les annonceurs (via pub ou partenariat) : dès le début, nous souhaitions limiter cet aspect car, au-delà même de la problématique éthique que cela peut poser, la recherche d’annonceurs est très difficile et chronophage pour un titre comme le nôtre. Les marques, et a fortiori les petites marques indépendantes (car nous n’aurions pas travaillé avec n’importe qui), ne souhaitent plus investir dans la presse de toute façon.
- Les subventions : tous les grands titres de presse quotidienne que vous connaissez vivent en partie d’importantes subventions de l’Etat ! Nous avons tenté à deux reprises de candidates à des bourses d’aide à la presse, mais nous sommes toujours tombées à côté des cases… Au final : des heures passées à remplir des dossiers pour 0 € d’aide.
- Des activités annexes : de nombreuses entreprises éditrices de médias proposent également leurs services à des entreprises (sur le modèle d’une agence de communication par exemple). C’est ce que nous avons testé en lançant le Studio Veìr, mais malheureusement nous n’avions pas assez de temps pour conserver les deux activités en parallèle. A deux, nous étions déjà occupées à plein temps par la production du magazine (120 pages de contenu à produire chaque trimestre !), difficile de se dégager du temps pour gérer en plus de nouveaux projets…
- Les dons des lecteurs : certains médias sont tout ou partie financés par des dons de lecteurs. Dans notre cas, le magazine étant déjà payant (et à un prix non dérisoire), nous ne voulions pas vous demander davantage de participation. Relancer une campagne de crowdfunding aurait été possible, mais c’était selon nous « tirer sur la corde » et refuser d’admettre que le modèle financier au fond ne fonctionnait pas.

Bref, malgré de beaux chiffres de ventes et une très forte fidélité de nos abonné·es, la crise économique nous faisait souffrir depuis plus de deux ans et nous n’arrivions plus à joindre les deux bouts. Nous avons mis un point d’honneur à toujours rémunérer les contributeurs·rices, les partenaires, etc, mais nous n’étions plus en mesure de nous verser nos propres salaires depuis un petit moment… et pour nous, il était hors de question de poursuivre sans rémunération.
Voilà, nous avons le coeur gros, et au-delà de notre cas, nous sommes assez tristes de voir tant de petites entreprises que nous aimions, similaires à la nôtre, fermer leurs portes petit à petit. Mais nous essayons de ne pas nous morfondre et d’emporter avec nous tous les aspects positifs de cette expérience. Au bout du compte, nous ne regrettons aucune minute de cette aventure, entrepreneuriale, humaine, amicale, engagée.
Concrètement, que se passe-t-il ?
L’entreprise LAUSSAT ROUX (notre société, qui éditait le magazine) fait l’objet d’une procédure collective. Elle est désormais entre les mains d’un mandataire judiciaire, ce qui signifie que nous n’avons plus beaucoup de marge de manoeuvre sur nos actions. Nous pouvons continuer à communiquer avec vous librement, mais nous ne pouvons plus agir sur le site, les abonnements ou les ventes du magazine.
Pour les abonné·es ?
Nous avons toujours eu à coeur de ne léser personne avec l’arrêt du magazine. Avant le démarrage de la procédure, nous suspendu tous les abonnements qui étaient encore en cours afin qu’il n’y ait pas de prélèvement en trop. Les personnes ayant eu des soucis sur des abonnements non résiliés ont toutes été contactées par le mandataire judiciaire entre avril et juillet 2025, afin de pouvoir porter réclamation si besoin. Si vous avez un doute, vous pouvez toujours nous écrire sur veirmagazine@gmail.com
Et la suite ?
En ce qui concerne l’entreprise (et donc potentiellement le magazine), il est possible qu’elle soit rachetée si le mandataire trouve un repreneur (si cela vous intéresse, manifestez-vous !). Il ne nous semble pas évident que la publication du magazine puisse reprendre sans nous, mais après tout, ce n’est pas impossible… Là dessus, nous n’avons pas plus d’infos que vous !
En ce qui nous concerne personnellement, Julie et Laetitia, d’autres projets professionnels se dessinent. Julie a repris un emploi dans la communication culturelle. Laetitia continue à écrire, pour la presse ou pour l’édition. De plus, avec Audrey, notre graphiste préférée, nous avons créé le Studio Veìr, une petite agence de création de contenus (print ou digital), spécialisée dans le monde du végétal. Si vous avez des projets à nous confier, écrivez-nous sur studioveir@gmail.com !

Magazines, supports de communication, livres, dossiers de candidature…
Vous avez des projets éditoriaux (print ou digital) liés au monde du végétal ?
Écrivez-nous sur studioveir@gmail.com !
Vous souhaitez rester en contact ?
Nous aussi ! Nous aimerions dans tous les cas garder un lien avec cette communauté exceptionnelle qui est la nôtre, la vôtre : nos lecteurs, nos « followers ». Nous avons pour cela créé un espace Substack ici.
Nous prévoyons de continuer à faire vivre l’esprit Veìr Magazine en publiant régulièrement sur cet espace des actus, des idées, des recommandations de livres, des invitations à des événements…, destinés aux amoureux·ses du monde végétal.
Le mot de la fin
Nous voulions simplement vous adresser un immense MERCI, pour avoir été à nos côtés dans cette aventure magnifique. Nous avons été très touchées par les mots reçus depuis l’annonce de l’arrêt du magazine. Notre communauté est incroyablement bienveillante, et finalement c’est peut-être simplement cela, notre plus belle réussite.
Alors merci… enVeìr et contre tout !

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