La fève est une légumineuse facile à cultiver et peu exigeante, une véritable révélation au potager. Rare dans le commerce, on a donc tout intérêt à cultiver la fève dans nos potagers. D’autant qu’elle révèle tout son potentiel lorsqu’elle est consommée jeune et fraîche, et n’a pas subi ni transport, ni stockage.
La méthode du semis en place
> Semer ou planter ?
A priori, on démarre la culture des fèves par un semis en place en pleine terre, dans un sol grossièrement préparé au croc — pour éliminer “les mauvaises herbes” — et ratissé. Le semis est simple. Les grosses graines — qui ne sont autres que des fèves sèches -, sont faciles à manipuler. La levée est assez rapide, sous une dizaine de jours. Malgré tout, il est toujours possible de réaliser un semis en godets* pour une mise en place ultérieure. C’est notamment indiqué si l’on craint les attaques de limaces sur les jeunes pousses.
Astuce : pour aider les graines à germer, les faire tremper une nuit dans un verre d’eau avant le semis.
*Semis en place : semis de graines réalisés directement à la place définitive du plant (pleine terre, carré ou pots). Semis en godets : semis de graines provisoires en petits contenants avant de transférer les plants à leur place définitive (réalisés sous abri).
> Méthode du semis en place
Préparez le sol grossièrement avant la plantation pour éliminer les mauvaises herbes. Ratissez pour que la terre soit meuble et aérée.
Pour un semis en ligne, creusez des sillons de 5 cm de profondeur et espacés de 30 à 40 cm.
Le plus simple est de déposer une graine dans le sillon tous les 10 cm environ, mais on peut aussi semer en poquet : disposez 3–4 graines dans chaque trou tous les 30 à 40 cm. Refermez ensuite le sillon, tassez et arrosez à la plantation.
Prenez soin de garder la terre humide le temps de la levée (10 jours).
Les fèves comme engrais verts
Les Fabacées sont connues pour leur capacité à régénérer le sol en azote. En effet, les plantes appartenant à cette famille ont la remarquable faculté de fixer, puis de restituer au sol l’azote qu’elles stockent dans leurs racines. C’est la raison pour laquelle elles ont souvent été cultivées en succession ou en association avec des céréales par les agriculteurs, pour permettre à la terre de se régénérer et obtenir naturellement de meilleurs rendements, sans recourir à des engrais azotés. Pendant longtemps, la fève a ainsi fait partie des légumineuses de base de l’assolement triennal.
Dans nos potagers, les fèves, tout comme les petits pois ou les haricots qui sont de la même famille, sont donc intéressantes à cultiver avant ou après une culture gourmande de légume-fruit, par exemple les Solanacées comme les tomates, les aubergines ou les pommes de terre. En fin de culture, on recommande d’ailleurs de faucher les plants en laissant les racines dans le sol plutôt que de les arracher, car cela annulerait le bénéfice du point de vue du bilan azote.
Un entretien facile
Binez régulièrement la terre autour des plants pour casser la croûte qui se forme ou paillez au pied après la levée des graines.
Arrosez régulièrement surtout en période de floraison.
Quand les plants atteignent une hauteur de 30 cm, buttez au pied en ramenant de la terre à la base des plants. Tuteurez la culture pour soutenir les plants. En fin de culture, n’hésitez pas à couper les têtes des plants entre la 5e et la 7e fleur.
Une récolte abondante
La récolte se fait environ 3 mois après le semis, soit en mai-juin pour un semis en février-mars. Dans les régions aux hivers doux, un semis d’automne permet une récolte anticipée en mars-avril. Récoltez les gousses de préférence jeunes pour une dégustation crue ou en salade, voire immatures pour une dégustation en “mangetout”. Attendez une maturité plus avancée pour des grains plus charnus ou une récolte de conservation.
SOS : des pucerons sur mes fèves
Les pucerons sont les ravageurs les plus communs de la fève, ils défigurent les gousses et peuvent retarder leur croissance. Néanmoins, leur présence n’est pas catastrophique pour cette culture, dont on récolte principalement les graines situées à l’intérieur des cosses.
Pour se prémunir d’une attaque, on peut pincer l’extrémité des pousses pour retirer les jeunes feuilles dont ils raffolent.
En cas d’invasion, la solution la plus naturelle pour juguler le problème consiste à attirer des coccinelles qui vont dévorer les pucerons. On peut aussi tenter de traiter les plants infestés avec une pulvérisation de savon noir bio dilué dans un peu d’eau de pluie. Les pucerons se trouveront englués dans le savon noir, qui reste un produit naturel et moins agressif que d’autres traitements chimiques.
À noter : les plants semés à l’automne dans les régions douces, et qui vont produire en fin d’hiver/début de printemps, sont moins sujets aux attaques de pucerons qui arrivent généralement un peu plus tard dans la saison.
Récap’
☀️ Exposition ensoleillée
Arrosage régulier
Semer octobre-novembre (climat doux) ou février-mars (hivers rudes)
Récolter mars-avril ou mai-juin (en fonction du semis)
Retrouvez d’autres articles potager dans le Numéro 12 – Hiver 2022 “Nourrir”.
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