Comment faire du compost ?

Réalis­er un com­post pour recy­cler les déchets verts, en 3 étapes : choisir le type de com­pos­teur, utilis­er la bonne recette, adopter les bons gestes !

par | 6 mai 2023

Réalis­er un com­post pour les débu­tants en 3 étapes :

Il existe plusieurs façons de com­poster. Le com­postage dit “de jardin” se fait grâce à une mon­tée en tem­péra­ture des biodéchets et demande un fort besoin en oxygène dès le début. Le lom­bri­com­postage, très adap­té aux apparte­ments, est un com­postage à froid com­prenant moins de micro-organ­ismes vivants, les lom­brics réal­isant l’essentiel du tra­vail. Enfin, le bokashi (nom japon­ais qui sig­ni­fie “matière organique fer­men­tée”) n’est pas un procédé de com­postage à pro­pre­ment par­ler, car il agit sans oxygène et unique­ment à l’aide de micro-organ­ismes effi­caces (EM). 

Dans tous les cas, la trans­for­ma­tion des matières organiques per­met d’obtenir un pro­duit riche et fer­til­isant appelé “com­post”. Com­poster, ce n’est, finale­ment, que repro­duire chez vous ce que fait la nature. Un geste logique et écologique qui des­sine un cer­cle vertueux entre l’assiette, le végé­tal et la terre.

Étape 1 : Choisir le type de composteur

Le choix du com­pos­teur se fait prin­ci­pale­ment en fonc­tion de votre type d’habitation (avec ou sans jardin), mais aus­si en prenant compte de la taille de votre famille, ain­si que de vos préférences per­son­nelles (il ne s’agit pas d’être dégoûté par son com­post !).

compost pour les débutants
Émi­lie Mas­sal

Si vous avez un jardin :

● Le compostage en tas

Pour com­poster à l’air libre ! Choi­sis­sez un emplace­ment pra­tique, à une dis­tance suff­isante de la mai­son et du voisi­nage, idéale­ment entre deux arbres pour apporter ombre, fraîcheur et couper du vent. Vous pou­vez sim­ple­ment dépos­er votre com­post à cet endroit, en for­mant un petit tas. Il est con­seil­lé de faire 2 tas : le pre­mier accueillera vos biodéchets et la matière car­bonée durant 3 à 4 mois, puis, vous pour­rez créer un sec­ond tas à ce moment-là. Cela per­me­t­tra au pre­mier de matur­er tran­quille­ment pen­dant que vous con­tin­uerez à ali­menter le sec­ond. 
Cette tech­nique est la plus sim­ple à met­tre en place et elle favorise une très grande bio­di­ver­sité : au-delà des lom­brics et autres micro-organ­ismes, les oiseaux, héris­sons, musaraignes, etc. peu­vent venir se nour­rir, sans s’y installer. 
Atten­tion : un com­post n’est pas un dépo­toir ! Il doit tou­jours être “beau” : aucun déchet ne doit être lais­sé à la sur­face. Pour cela, au moment de l’apport, on mélange, on enfouit et on ajoute des matières sèch­es par-dessus.
il n’y a pas plus sim­ple à met­tre en place
peu esthé­tique si vous avez un petit jardin

● Le composteur

Il s’agit d’une boîte, en bois (plus esthé­tique) ou en plas­tique (tout aus­si effi­cace), sur­mon­tée d’un cou­ver­cle et, le plus sou­vent, munie d’une trappe en bas pour récupér­er le com­post mûr. Ce mode de com­postage vous per­met d’entreposer vos déchets sans qu’ils soient vis­i­bles. Installez le com­pos­teur de préférence en con­tact direct avec le sol, dans un lieu ombragé, à l’abri du vent et du soleil. Vous pou­vez égale­ment le dépos­er sur une dalle en béton, pour lim­iter la présence de nuis­i­bles (celle-ci étant toute­fois le signe d’un déséquili­bre dans votre com­post…) ou sur un gril­lage (atten­tion alors à ne pas l’abîmer lors du bras­sage). Prévoyez tou­jours un emplace­ment où il ne vous dérangera pas en cas de prob­lème : évitez, par exem­ple, de le plac­er sous une fenêtre, col­lé à la mai­son ou trop près des voisins. 
le grand clas­sique du com­postage, adap­té à tous
(-) prend un peu de place dans le jardin

compost pour les débutants
Émi­lie Mas­sal

Si vous êtes en appartement ou si vous ne disposez pas d’espace vert : 

● Le lombricomposteur

C’est un mini-com­pos­teur spé­ciale­ment étudié pour les espaces réduits, fait de plusieurs boîtes empilées les unes sur les autres. Placez-le dans votre cui­sine ou, si pos­si­ble, dans une pièce subis­sant peu de vari­a­tions de tem­péra­ture (un cagibi ou un garage par exem­ple). Les lom­brics n’aiment pas le bruit, les vibra­tions et la chaleur. La tem­péra­ture extérieure idéale est située entre 15°C et 25°C (min­i­mum 5°C et max­i­mum 30°C).
Il existe des lom­bri­com­pos­teurs de dif­férentes tailles : pour une famille de 4 per­son­nes, comptez 3 bacs de 18 litres et 150 à 500 grammes de vers. Vous pou­vez l’acheter, en deman­der un à votre col­lec­tiv­ité (si vous habitez en milieu urbain) ou le fab­ri­quer vous-même (un DIY vous attend dans l’article suiv­ant).
idéal pour les apparte­ments, très facile à fab­ri­quer
décon­seil­lé pour les per­son­nes allergiques à la vue des vers !

● Les pots, meubles ou potagers lombricomposteurs

Ces meubles “hybrides” per­me­t­tent de com­poster en toute dis­cré­tion : ils se mêlent à votre déco­ra­tion ou à vos pots de fleurs ! La plu­part de ces sys­tèmes com­pos­tent en nour­ris­sant directe­ment vos plantes. Ils per­me­t­tent égale­ment de réduire l’arrosage, grâce à l’humidité et à l’aération des lom­brics. Vous pou­vez récupér­er le com­post mûr et/ou le lombrithé pour amender vos autres plan­ta­tions et jar­dinières. 
Quelques sug­ges­tions :
Le pot de fleurs des Trans­farm­ers est un com­pos­teur design en terre cuite, conçu et fab­riqué en France. Il peut être placé en intérieur ou en extérieur.
Le Pati­o­com­pos­teur de l’entreprise savo­yarde Neo­mind est un potager com­pos­teur, à installer en bal­con ou sur ter­rasse, pour com­poster et cul­tiv­er vos légumes.
La mar­que Mon Petit Potager pro­pose des potagers com­pos­teurs, for­mat jardin ou for­mat bal­con (bien­tôt disponibles à la vente).
Si votre espace extérieur est réduit, il existe des sys­tèmes ver­ti­caux ingénieux, comme le Ver­ti­ka ou le Jardi­com­pos­teur. 
Le Natu­co est, lui, un véri­ta­ble meu­ble, par­faite­ment adap­té aux petites sur­faces : il ne nour­rit pas directe­ment vos plantes, mais vous per­met de récupér­er com­post et lombrithé, tout en se fon­dant totale­ment dans votre déco­ra­tion.
très esthé­tique
capac­ité de stock­age lim­itée, prix assez élevé

● Le bokashi

À priv­ilégi­er si vous ne souhaitez pas avoir de vers ! Le bokashi utilise un procédé dif­férent du com­postage clas­sique car il passe par une étape de fer­men­ta­tion en envi­ron­nement anaéro­bie (sans oxygène). C’est un seau com­plète­ment her­mé­tique, de petite taille, qui trou­ve facile­ment sa place dans la cui­sine. Vous pou­vez y entre­pos­er tous vos restes de repas, y com­pris vian­des, pois­sons, agrumes et ali­ments cuits. Vous en trou­verez en mag­a­sins de jar­di­nage, de brico­lage ou sur bokashicompost.be. 
À chaque apport de déchets, vous saupoudrez d’activateurs de bokashi (à acheter) : ce sont les micro-organ­ismes effi­caces qui font le tra­vail de diges­tion. Si pos­si­ble, découpez vos déchets en petits morceaux pour accélér­er la rapid­ité de com­postage. Lorsque le seau est plein, gardez-le fer­mé pen­dant 15 jours. La matière fer­men­tée — ou dige­s­tat — doit ensuite être mélangée à de la terre pour se trans­former en ter­reau. Durant tout le proces­sus, le robi­net vous per­me­t­tra de récolter du “thé de bokashi”. Ce jus est un excel­lent fer­til­isant pour vos plantes. Atten­tion à bien suiv­re les con­signes pour utilis­er cor­recte­ment le dige­s­tat et le jus (ren­dez-vous dans notre arti­cle “L’utilisation du com­post”). 
Il est recom­mandé d’avoir 2 seaux bokashi car l’un servi­ra au dépôt pen­dant que l’autre fera fer­menter le com­post jusqu’à matu­rité. 
temps de fer­men­ta­tion plus rapi­de (2–3 mois en tout) et pos­si­bil­ité d’inclure pra­tique­ment tous les restes ali­men­taires
néces­sité d’acheter des acti­va­teurs de bokashi

● Les aires de compostage partagées

Si vous ne souhaitez ou ne pou­vez pas installer une solu­tion de com­postage chez vous, vous pou­vez dépos­er vos biodéchets en com­mun avec les habi­tants de votre rési­dence ou de votre quarti­er. Au quo­ti­di­en, vous dis­posez vos déchets à l’intérieur de votre “bioseau”. Puis, vous les déposez dans le com­pos­teur col­lec­tif une à deux fois par semaine. 
> Dans votre rési­dence : Si vous souhaitez installer des com­pos­teurs en bas de votre immeu­ble, rap­prochez-vous de votre com­mu­nauté d’agglomération afin d’en con­naître les modal­ités. Le plus sou­vent, il faut être une dizaine de foy­ers volon­taires pour débuter un com­postage col­lec­tif. Vous dis­poserez alors de 3 bacs à com­posts min­i­mum : un bac pour les apports, un bac pour le com­post en cours de mat­u­ra­tion et un pour le com­post mûr. Selon la taille, le lieu et le nom­bre de foy­ers investis, une organ­i­sa­tion pour­ra être mise en place avec des jours et des horaires d’apports. 
> Dans un jardin partagé : De nom­breux parcs ou jardins de quarti­er pro­posent main­tenant une zone avec des com­pos­teurs à dis­po­si­tion (par­fois réservée aux habi­tants du quarti­er). Vous pour­rez aus­si prélever du com­post mûr pour nour­rir vos plan­ta­tions.
con­vivi­al­ité de ces lieux de partage, qui organ­isent sou­vent des “apéros com­post” 
néces­sité de se déplac­er (ne pas stock­er les déchets plus d’une semaine chez soi au risque d’avoir odeurs et moucherons)

compost pour les débutants
Émi­lie Mas­sal

Étape 2 : Quels sont les déchets à mettre dans un compost : LA bonne recette !

Qu’est ce qu’il faut mettre dans le compost ?

Tout ce qui vient de la terre retourne à la terre : tout ce qui est dégrad­able dans la nature peut donc l’être dans votre com­pos­teur. Mais, atten­tion ! Un bon com­post résulte d’un équili­bre sub­til entre l’azote, le car­bone, l’eau et l’air.

50% de vert : Déchets humides qui appor­tent de l’azote

  • Fruits et légumes, même pour­ris (à découper s’ils sont entiers)
  • Fanes et épluchures
  • Marc de café avec fil­tres
  • Sachets de thé
  • Coquilles d’œufs broyées
  • Fleurs coupées, plantes d’intérieur (ne pas met­tre les végé­taux malades)

50% de brun : Déchets secs qui appor­tent du car­bone

  • Feuilles mortes
  • Fleurs fanées
  • Sci­ure ou copeaux de bois
  • Car­tons mar­rons (non imprimés), rouleaux de papi­er toi­lette car­ton­nés
  • Jour­naux (pas de papi­er lisse ou bril­lant)
  • Essuie-tout, mou­choirs jeta­bles (si pos­si­ble non gras)
  • Boîtes d’œufs découpées (peu importe la couleur tant qu’elles sont en car­ton, mais sans les éti­quettes éventuelles)
  • Paille, foin, branch­es sèch­es et tailles de haie bien broyées

Qu’est ce qu’il ne faut pas mettre dans le compost ?

Étapes 3 : Adopter les bons gestes

À respecter pour tous types de com­postage, sauf le bokashi

  • UN BON ÉQUILIBRE : À chaque apport, vous devez avoir 50 % de matières azotées, 50 % de matières car­bonées. Si vous déposez un seau d’épluchures, par exem­ple, com­plétez par l’équivalent en feuilles mortes ou en petits morceaux de boîtes d’oeufs.
  • UNE HUMIDITÉ CONSTANTE : Un com­post doit tou­jours être humide mais pas “noyé”. Nor­male­ment, l’eau est apportée par les biodéchets (com­posés à 80 % d’eau). En cas de très forte chaleur (canicule), vous pour­rez arroser déli­cate­ment votre com­pos­teur. Pour le lom­bri­com­pos­teur, vous pou­vez dépos­er une ser­pil­lière humide sur le dessus du bac. 
  • DE L’AIR ! Brassez à chaque apport, si pos­si­ble, afin d’apporter de l’oxygène et ain­si accélér­er le com­postage. Le bras­sage per­met d’éviter la for­ma­tion de paque­ts et par con­séquent de lim­iter les gaz à effet de serre qui s’en déga­gent. 
  • LA BONNE TAILLE : Découpez les fruits, légumes et matières sèch­es en petits morceaux pour que les micro-organ­ismes les dégradent plus facile­ment. Par exem­ple, une peau de banane est à découper en 2. Plus votre com­pos­teur est petit, plus fins doivent être les morceaux.

veir magazine numéro 3

Retrou­vez le dossier spé­cial Com­post dans le Numéro 3 – Automne 2020 “Partager”.


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