Réaliser ses semis en pleine terre

Réalis­er ses semis en pleine terre ? C’est facile avec les con­seils d’Elise pour appren­dre la bonne méth­ode et toutes les astuces pour réus­sir vos semis !

par | 20 avril 2023

semis pleine terre

Les con­seils au potager d’Élise Rui­ba :

Comme je vous l’expliquais dans cet arti­cle, il y a des tas de raisons pour lesquelles choisir de semer ses graines plutôt que d’acheter des plants en jar­diner­ie ou en pépinière. Aujourd’hui, on par­le de semis en pleine terre pour semer ses graines à nou­veau mais cette fois-ci directe­ment au potager. 

Les bonnes conditions pour réussir ses semis en pleine terre

Mal­heureuse­ment, je ne peux pas vous don­ner de date mag­ique à par­tir de laque­lle semer en place. Comme chacun·e le sait, la météo est changeante et en fonc­tion des régions cela peut vari­er du tout au tout. Il faut donc faire en fonc­tion de son envi­ron­nement et ce n’est pas tou­jours évi­dent. Mais réjouis­sez-vous, con­traire­ment au semis à l’intérieur, le semis en pleine terre ne néces­site qua­si­ment aucun matériel, youpi ! 

Une bonne terre

Au début du print­emps, je passe en général un bon gros coup de gre­linette sur toutes mes zones de cul­ture pour que la terre soit bien ameublie. Si vous ne dis­posez pas de cet out­il, vous pou­vez utilis­er une houe ou un croc. L’important est de venir apporter de l’air à la terre pour per­me­t­tre aux futures racines de vos semis de ne pas en man­quer et de bien se dévelop­per. 

En pas­sant un coup d’outil dans votre sol, vous allez en prof­iter pour désher­ber. Cela sert égale­ment à émi­et­ter la terre en sur­face afin d’avoir une terre la plus décom­pactée pos­si­ble pour faire nos semis. Cer­taines per­son­nes ajoutent même une fine couche de ter­reau à la sur­face pour les graines les plus petites comme les carottes par exem­ple. 

Ce geste per­met enfin de mieux faire pénétr­er l’eau (de pluie ou d’arrosage) dans votre sol.

Si vous avez l’habitude de pailler votre sol ou d’avoir un cou­vert végé­tal à par­tir d’engrais verts, vous allez avoir moins de boulot que les autres, good job ! En effet, votre sol sera moins tassé et plus facile à tra­vailler.

C’est aus­si le bon moment pour apporter du com­post bien mûr. J’en mets une couche d’environ 2 cen­timètres que je laisse en sur­face ou que j’incorpore très légère­ment aux 5 pre­miers cen­timètres de mon sol, pas plus. Ce sera ensuite la nour­ri­t­ure de tous les petits vers de terre et ils s’occuperont à mer­veille de mélanger tout cela. 

Une bonne température

Il est impératif pour se lancer dans l’aventure du semis en pleine terre que votre sol soit réchauf­fé. Il faut avoir une tem­péra­ture d’au moins 10°C pour les salades ou les radis et de 15°C pour les hari­cots, par exem­ple. Si vous en avez un en votre pos­ses­sion, vous pou­vez vous munir d’un ther­momètre ali­men­taire pour con­trôler cela.

Le soleil va se charg­er de réchauf­fer votre sol mais atten­tion, c’est assez lent. Mon con­seil est donc de venir dépailler dès la mi mars pour laiss­er la terre exposée au soleil le plus pos­si­ble. C’est le seul moment de l’année où je laisse le sol de mes zones de cul­tures à nu.

En aérant le ter­rain comme vu précédem­ment, on va con­tribuer à faire entr­er l’air plus chaud.

Si vous avez une terre argileuse, elle met­tra évidem­ment plus de temps à se réchauf­fer qu’un sol sableux. D’où, comme d’habitude, l’intérêt de bien con­naître son potager pour agir en fonc­tion de ses con­di­tions pro­pres et pas de l’article qu’on a lu sur le blog de Veìr mag­a­zine !

Une bonne humidité 

Si vous avez un sol argileux, vous savez qu’il faut par­fois atten­dre des semaines afin d’enfin accéder à nos ter­rains telle­ment ils sont gorgés d’eau… Il est impor­tant pour semer en pleine terre de veiller à ce que le sol ait séché, qu’il ne colle pas. Mais il faut aus­si éviter qu’il soit trop sec et qu’il ne reti­enne pas du tout l’eau qu’on lui offre. Encore une fois, un juste équili­bre pas évi­dent à trou­ver.

Pour assur­er un bon départ à vos semis, priv­ilégiez une semaine de beau temps afin d’éviter que votre sol ne soit détrem­pé, cela pour­rait ris­quer en plus de faire pour­rir vos graines. Cela m’est déjà arrivé avec des graines de hari­cots.

Voilà donc la liste de toutes les con­di­tions afin de réus­sir vos semis en pleine terre. Un bon indice de la nature à repér­er : les plantes sauvages et les adven­tices com­men­cent à faire leur appari­tion un peu partout au jardin, signe que les graines peu­vent éclore cor­recte­ment.

Les différentes techniques de semis en pleine terre

Le semis direct est oblig­a­toire pour les légumes racines comme les carottes, les panais ou les radis. Pour d’autres cul­tures comme le pois ou le hari­cots, il est beau­coup plus sim­ple et pra­tique. Aus­si, de nom­breuses var­iétés comme l’amarante par exem­ple détes­tent être repiquées. Mais com­ment semer ces petites graines dans votre potager ? Pour cela, il existe 3 méth­odes prin­ci­pales : 

Le semis à la volée

Cette méth­ode est la plus anci­enne. Elle con­siste à semer les graines à la main sur la total­ité de la zone de cul­ture en les répar­tis­sant de manière la plus régulière pos­si­ble. 

Pour cela, met­tez-vous debout, prenez dans le creux de votre main une petite poignée de graines et sec­ouez le bras de gauche à droite très légère­ment en entrou­vrant les doigts. Ce geste me fait penser à de la pâtis­serie et d’ailleurs on saupoudre lit­térale­ment la terre de petites semences.

Une fois les graines dis­posées à la sur­face, on vient les « enfouir » à l’aide d’un râteau pour bien mélanger les graines à la terre en appuyant seule­ment légère­ment sur l’outil.

Franche­ment, c’est la méth­ode la plus dif­fi­cile à réalis­er selon moi. C’est avec l’expérience que le geste prend de l’assurance et qu’on devient un·e vrai·e pro ! Mais il est vrai que cette méth­ode s’avère assez effi­cace quand on cul­tive sur buttes et qu’on veut con­sacr­er une butte à une cul­ture spé­ci­fique, ou pour le semis d’engrais verts égale­ment. 

Le semis en ligne

Il s’agit ici de trac­er (au cordeau ou à l’œil, c’est vous qui décidez) des lignes de la longueur souhaitée pour y implanter nos graines. On peut faire notre ligne avec une houe, une ser­fou­ette, une petite cuil­lère… On ne se prend pas la tête ! Pour la pro­fondeur et l’espacement par con­tre, cela dépend évidem­ment de la taille de la graine et du futur plant donc pas de général­ité à vous don­ner. Je vous repar­le notam­ment de la pro­fondeur du semis dans la suite de l’article.

Une fois que le sil­lon est creusé, on y dépose nos semences et on vient le refer­mer à l’aide d’un râteau par exem­ple. On tapote très légère­ment la sur­face du sol afin de faire « coller » les graines à la terre et hop, le tour est joué !

C’est la méth­ode que je réalise le plus sou­vent et la moins com­pliquée aus­si. On peut l’utiliser notam­ment pour le semis direct de petits pois. Elle néces­site toute­fois de dis­pos­er d’un min­i­mum de place dans votre potager.

Semis de petits pois en pleine terre

Le semis en poquet

Pour le semis en poquet, on creuse des petits trous plus ou moins espacés (en fonc­tion de la taille de la graine et du futur plant encore une fois) et on vient plac­er 3 à 5 graines à l’intérieur de cha­cun. On referme le trou à l’aide d’un râteau ou en recou­vrant d’une poignée de terre et c’est tout. 

Certain·e·s réalisent leurs trous en quin­conce pour espac­er les plants, d’autres en lignes, libre à vous d’adopter votre pro­pre style. Bien évidem­ment, cela dépen­dra de la taille de votre zone de cul­ture et de la var­iété que vous souhaitez implanter.

Cette méth­ode vous per­met d’assurer le coup et d’avoir au moins une graine qui germe par poquet. Je la trou­ve pas mal pour les débutant·e·s et/ou pour les graines dont on n’est pas certain·e de la bonne ger­mi­na­tion.

Peu importe la méth­ode de semis que vous adoptez, n’oubliez pas une seule chose : arroser abon­dam­ment juste après l’opération ! Atten­tion, abon­dam­ment mais aus­si déli­cate­ment pour ne pas déplac­er les graines que vous venez de pren­dre le temps de semer. Pour cela, j’utilise une pomme sur mon arrosoir mais cela doit aus­si très bien fonc­tion­ner avec des lances réglables sur les jets d’eau.

Les erreurs à éviter pour vos semis en pleine terre

Si c’est la pre­mière fois que vous réalisez un semis direct, vous allez for­cé­ment vous planter ! Pas for­cé­ment sur toute la ligne, mais il y aura un petit truc qui clochera… Et ce n’est pas grave du tout car c’est grâce aux erreurs qu’on apprend. Mais voici quelques unes de celles que j’ai déjà pu réalis­er en avant-pre­mière pour vous :

La profondeur du semis en pleine terre

J’ai sou­vent ten­dance à recou­vrir mes graines d’une trop fine terre de terre(au). Par­fois, cela ne suf­fit pas et le plant com­mence sa crois­sance dans une poche d’air, avec les racines à moitié en-dehors de terre. C’est encore plus dra­ma­tique lorsqu’il s’agit de légumes racines qui fileront pour ne faire que de la feuille, ça m’est arrivé un paquet de fois avec les radis. 

A con­trario, il est aus­si impor­tant de ne pas semer trop pro­fondé­ment, surtout au print­emps pour éviter le pour­risse­ment des graines. 

Un truc qui marche à tous les coups ? Semer la graine dans un trou ou un sil­lon de 2 fois sa taille !

Semis de laitues

La densité du semis en pleine terre

Sou­vent, dans l’euphorie du retour au potager, je sème d’un seul coup et en trop grande quan­tité. Ensuite, je me retrou­ve avec des kilos de salades prêtes en même temps et je dois faire des dis­tri­b­u­tions dans tout le quarti­er… Pour éviter cela, une seule solu­tion : éch­e­lon­ner les semis. Semer de petites quan­tités (env­i­ron 10 à 12 graines) tous les 15 jours par exem­ple. Cela per­met d’étaler le tra­vail de semis mais aus­si les récoltes par la suite. 

En semant trop dense, on se tape aus­si la corvée élue la plus pénible du potager selon moi : éclair­cir. Déjà, il faut sac­ri­fi­er des petites pouss­es au détri­ment d’autres, c’est cru­el. Ensuite, ça prend un temps fou, une minu­tie pas pos­si­ble et ça fait mal au dos… Bref, c’est franche­ment pas la rigo­lade.

Avec ces quelques indi­ca­tions, vous devriez pou­voir semer plus sere­ine­ment directe­ment en place au potager. J’espère vrai­ment que cet arti­cle vous aura don­né envie de pass­er à l’action et de semer à la folie ! N’hésitez pas si vous avez des ques­tions à me les pos­er en com­men­taires, j’y répondrai avec joie.

Cet arti­cle est rédigé par Elise Rui­ba. Après plusieurs années à tra­vailler dans la vie cul­turelle nan­taise, Élise a choisi l’autre cul­ture : celle de la terre. Elle a fait plusieurs woof­in­gs qui l’ont con­va­in­cue de la néces­sité des métiers en lien avec l’a­gri­cul­ture. Elle a ensuite eu le plaisir de faire par­tie de l’équipe de La Box à Planter et y con­ce­vait des box pour met­tre des graines entre les mains des débutant.e.s en leur appor­tant tous ses meilleurs con­seils. Aujour­d’hui, elle con­tin­ue d’ap­pren­dre à tra­vers des stages, des for­ma­tions et du bénévolat. Pour suiv­re les aven­tures vertes d’Elise, retrou­vez-la sur Insta­gram : @sicauplants

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