Comment réaliser ses semis à l’abri ?

Dans cet arti­cle, nous allons abor­der le semis à l’abri : à l’intérieur de chez vous, dans une véran­da ou dans une serre…

par | 27 mars 2023

Cet arti­cle est rédigé par Elise Rui­ba. Après plusieurs années à tra­vailler dans la vie cul­turelle nan­taise, Élise a choisi l’autre cul­ture : celle de la terre. Elle a fait plusieurs woof­in­gs qui l’ont con­va­in­cue de la néces­sité des métiers en lien avec l’a­gri­cul­ture. Elle a ensuite eu le plaisir de faire par­tie de l’équipe de La Box à Planter et y con­ce­vait des box pour met­tre des graines entre les mains des débutant.e.s en leur appor­tant tous ses meilleurs con­seils. Aujour­d’hui, elle con­tin­ue d’ap­pren­dre à tra­vers des stages, des for­ma­tions et du bénévolat. Pour suiv­re les aven­tures vertes d’Elise, retrou­vez-la sur Insta­gram : @sicauplants

Il existe plusieurs façons de semer ses pro­pres graines. Dans cet arti­cle, nous allons abor­der le semis à l’abri : à l’intérieur de chez vous, dans une véran­da ou dans une serre. De nom­breuses var­iétés auront besoin de ces con­di­tions pour pou­voir ger­mer cor­recte­ment et entamer leur crois­sance pais­i­ble­ment avant de rejoin­dre la pleine terre. C’est le cas notam­ment des légumes du soleil comme l’aubergine, le poivron ou encore la tomate. 

Allez, c’est par­ti, je vous dis tout sur cette tech­nique qui me tient fort à cœur !

Pourquoi réaliser ses propres semis ? 

semis

Tout d’abord, réalis­er ses semis per­met de con­naître l’origine des semences, de s’assurer qu’elles soient biologiques et/ou français­es et de choisir ses var­iétés. Il se trou­ve qu’il y a bien plus de diver­sité dans les semences que dans les plants disponibles sur le marché. Vous allez donc pou­voir vous faire plaisir avec des tomates de toutes les couleurs et autres légumes sur­prenants !

Aus­si, cette tech­nique de semis, nous per­met de pren­dre de l’avance sur les semis réal­isés en pleine terre. On s’y prend quelques semaines plus tôt et le plant est déjà bien avancé au moment du repi­quage.

Cela met d’ailleurs en lumière un autre avan­tage : devancer les gastéropodes. En semant à l’abri, nous allons per­me­t­tre aux jeunes plants de com­mencer leur crois­sance sans l’ombre d’une limace ou d’un escar­got pour venir les grig­not­er. Ils seront ensuite repiqués au potager quand ils seront bien robustes et qu’ils auront les capac­ités de lut­ter con­tre toutes ces bébêtes.

Enfin, réalis­er ses pro­pres semis a pour moi l’avantage de pou­voir accli­mater nos plants à notre envi­ron­nement. En effet, beau­coup de plants trou­vés dans le com­merce sont élevés dans des ser­res chauf­fées, ils risquent donc de subir un choc en rejoignant les tem­péra­tures pas tou­jours clé­mentes de notre potager. 

Par gain de place, les plants sont sou­vent très ser­rés et on risque de se retrou­ver avec des tiges hautes et fines au lieu de fortes et tra­pues. 

Pour ces mêmes raisons de pro­duc­tiv­ité, j’ai déjà vu des plants malades dans des jar­diner­ies : si un plant est con­t­a­m­iné par une mal­adie ou un champignon, tout le monde y passe !

En éle­vant vos petits à la mai­son, vous leur garan­ti­rez la meilleure crois­sance pos­si­ble dans les meilleures con­di­tions.

Comment bien réussir ses semis à l’abri ?

Ras­surez-vous, la liste peut paraître impres­sion­nante mais vous n’aurez pas besoin de mille acces­soires introu­vables pour vous lancer dans l’expérience, c’est promis !

1️⃣ Le matériel nécessaire pour semer 

Le terreau

Pour moi, c’est l’ingrédient essen­tiel : un bon ter­reau. Je le prends tou­jours sans tourbe et util­is­able en agri­cul­ture biologique. Il est impor­tant que celui-ci ait une bonne réten­tion d’eau pour pou­voir hydrater cor­recte­ment vos jeunes pouss­es sans faire pour­rir les racines. Vous en trou­verez en jar­diner­ie, dans des mag­a­sins de brico­lage et même par­fois en ligne.

Vous pou­vez aus­si réalis­er un ter­reau mai­son avec 10% de sable, 20% de com­post et 70% de terre du jardin. Je ne l’ai jamais fait moi-même car j’ai enten­du cer­tains retours négat­ifs par rap­port aux graines indésir­ables présentes dans le com­post et qui risquent de ger­mer. 

Je pense que ça vaut quand même le coup de ten­ter, vu les prix du ter­reau aujourd’hui !

Les contenants

Règle numéro un : je priv­ilégie tou­jours les con­tenants de récup’ ! On trou­ve énor­mé­ment de godets indi­vidu­els dans les poubelles des cimetières, dans les jar­diner­ies, dans les déchè­ter­ies, dans les ressourceries… Vous pou­vez aus­si vous servir de vieux pots de yaourts que vous veillerez à percer pour éviter que l’eau ne stagne dedans. 

Mais évidem­ment, si vous n’avez pas le temps ou l’envie de train­er de ce côté là, vous trou­verez tout ce qu’il vous faut en jar­diner­ie ou en mag­a­sin de brico­lage.

Vous pou­vez aus­si semer dans ce qu’on appelle des « ter­rines » : des récip­i­ents plus larges et générale­ment plus bas que les godets. Je m’en sers notam­ment pour les semis de fleurs mais aus­si pour semer plusieurs var­iétés de tomates ensem­ble par exem­ple.

Je récupère des bar­quettes de petits fruits ou des bar­quettes de plats à emporter que je viens trouer, encore une fois. Cer­taines per­son­nes utilisent même des briques de jus de fruits ou de lait.

On peut égale­ment semer ses graines dans des « plaques alvéolées », générale­ment util­isées par les pro­fes­sion­nels. Selon moi, à n’utiliser que si vous avez prévu de réalis­er de gross­es quan­tités de semis. En-dehors de cela, ça prend de la place et ce n’est pas très pra­tique. De mon côté, je m’en sers quand je sème des épinards ou des petits pois en gross­es quan­tités.

semis

Les petits plus :

Je n’ai aucun de ces acces­soires et cela n’est pas du tout oblig­a­toire mais peut-être que vous voulez vous lancer dans la com­péti­tion de semis, et pourquoi pas après tout ! 

Vous pou­vez donc vous équiper de lumières arti­fi­cielles qui per­me­t­tront à vos semis d’avoir les 10 heures de lumière dont ils ont besoin pour grandir de façon opti­male. 

Cer­taines per­son­nes utilisent égale­ment des tapis chauf­fants pour assur­er une tem­péra­ture con­stante autour des 20°C, notam­ment pour les légumes du soleil.

2️⃣ Les bonnes conditions de semis à l’abri

La tem­péra­ture

Les semis réal­isés à l’abri sont ceux qui ont besoin d’une tem­péra­ture de ger­mi­na­tion plus élevée, en général autour de 18°C. Si vous cherchez sur Inter­net, vous trou­verez très facile­ment un tableau réca­pit­u­latif avec toutes les tem­péra­tures idéales de crois­sance pour chaque var­iété que vous souhaitez semer.

À titre d’exemple, la tem­péra­ture idéale de crois­sance de la laitue est autour des 15°C, elle pour­ra même sup­port­er des tem­péra­tures de 5°C. Je ne la sème jamais à l’intérieur car je me retrou­ve tou­jours avec des plants qui filent car trop de chaleur et pas assez de lumière.

La lumière

Par­lons-en, tiens… Avant la lev­ée des petites pouss­es, il importe peu que les con­tenants soient bien éclairés. Mais dès qu’elles pointent le bout de leurs feuilles, il est impératif de leur garan­tir le meilleur taux d’ensoleillement pos­si­ble. Pour cela, priv­ilégiez vos fenêtres plein sud, une véran­da (à con­di­tion que la tem­péra­ture y soit clé­mente) ou encore une serre froide en journée (pour veiller à une tem­péra­ture idéale encore une fois).

Si les semences ne trou­vent pas assez de lumière, vous pou­vez être sûr·e que vos plants vont fil­er : vous aurez des tiges toutes frêles et longues, sans vigueur et qui finiront par s’affaisser. 

Si vous ne dis­posez pas d’un endroit suff­isam­ment lumineux, vous pou­vez, comme dit plus haut, vous équipez en lam­pes de crois­sance.

L’eau

Pas d’eau, pas de potager, ça je crois que vous l’avez bien en tête. C’est tout pareil pour l’étape des semis : la bonne hydrata­tion est cru­ciale

Pour com­mencer, je sème tou­jours dans un sub­strat bien irrigué au préal­able. Je trempe mes godets, mes ter­rines ou mes plaques alvéolées dans un plateau rem­pli d’eau jusqu’à ce que la sur­face de ter­reau soit bien humide. On voit sou­vent des per­son­nes arroser après coup mais je préfère ample­ment le faire avant. Grâce à cette tech­nique, nor­male­ment vous êtes tran­quille jusqu’à la ger­mi­na­tion des graines.

C’est essen­tiel de garder le ter­reau humide tout au long de la crois­sance pour que les racines de vos plants se dévelop­pent au mieux. Pour se faire, encore une fois, je priv­ilégie la subir­ri­ga­tion en faisant trem­per les con­tenants quelques min­utes, jusqu’à ce que la sur­face soit imbibée. 

semis

3️⃣ Échelonner les semis

Avec l’expérience, j’ai appris une astuce pri­mor­diale que je vous dévoile ici : semer par petites quan­tités mais régulière­ment. On a sou­vent ten­dance à se lancer dans des dizaines de plants en voulant tout voir pouss­er d’un coup, mais c’est une fausse bonne idée. 

Éch­e­lon­ner les semis vous per­me­t­tra dans un pre­mier temps d’avoir des semis sous la main en cas de pépin. Imag­inez qu’un coup de froid arrive alors que vous avez déjà repiqués vos pre­miers plants au potager ? Grâce à vos plants encore au chaud, vous pour­rez sauver la mise !

Si vous lancez plusieurs semis à l’abri, vous pour­rez implanter vos cul­tures à des dates espacées. C’est avan­tageux notam­ment quand on a une serre et qu’on souhaite, par exem­ple, réalis­er une série de tomates à repi­quer avant mai dans celle-ci. On lance un semis pour les tomates en serre et deux ou trois semaines après, un autre pour les tomates en extérieur.

En éch­e­lon­nant vos semis, vous assur­erez une récolte con­stante. C’est le cas notam­ment pour les laitues ou les radis. J’ai pris l’habitude de les semer toutes les deux semaines et comme ça, j’ai des légumes à récolter au fur et à mesure.

Cela évite égale­ment de crouler sous les légumes. Quand tous vos pieds de cour­gettes don­neront en même temps et que vous n’en pour­rez plus d’en manger à toutes les sauces, croyez-moi, vous repenserez au para­graphe de cet arti­cle !

Et après ?

Vous avez réal­isé vos semis à l’abri, vous les avez choyés, ils sont en pleine forme et ils ont leurs qua­tre pre­mières feuilles ? Il va être temps de les repi­quer en pleine terre… On se retrou­vera dans un autre arti­cle le mois prochain dans lequel je vous indi­querai tous mes con­seils pour réalis­er cette étape sans aucun pépin !

J’espère que cet arti­cle vous aura don­né envie de pass­er à l’action et de semer à la folie !



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