Tout savoir sur les plantes carnivores

Tout savoir sur les plantes car­ni­vores : fonc­tion­nement, con­seils cul­tures, où s’en pro­cur­er et les admir­er ?

par | 9 janvier 2023

Les plantes car­ni­vores sont pleines de mys­tères… Sur 390 000 espèces de plantes à fleurs, seules 800 sont recen­sées comme car­ni­vores, soit à peine 0,2 %. Pour­tant, elles occu­pent une grande place dans notre imag­i­naire col­lec­tif : avec leurs sur­prenantes straté­gies de “chas­se”, elles sem­blent à mi-chemin entre l’animal et le végé­tal, et fasci­nent autant qu’elles inquiè­tent. Si la plu­part se nour­ris­sent d’insectes, cer­taines sont capa­bles de digér­er des proies de la taille d’un rat ! Appro­chons-nous dis­crète­ment pour les observ­er sans se faire attrap­er…

Pourquoi des plantes carnivores ?

L’apparition des plantes dites “car­ni­vores” (ou “insec­ti­vores”) est le fruit d’un long phénomène d’évolution qui a per­mis à cer­taines plantes de s’adapter à des milieux très pau­vres : tour­bières acides, sols lessivés… Selon l’hypothèse la plus répan­due, ces plantes en sont venues à cap­tur­er des insectes car elles ne trou­vaient pas dans le sol de leur habi­tat de quoi se nour­rir. Elles se sont ain­si telle­ment adap­tées à ces milieux qu’un sub­strat trop riche en nutri­ments (ou un apport arti­fi­ciel d’engrais) pour­rait leur être fatal !

Il existe d’autres plantes qui piè­gent les insectes, sans pour autant être car­ni­vores : vous retrou­vez par­fois des petites bêtes col­lées sur des sauges, cer­taines cardères, voire un pied de tomates… C’est donc bien leur capac­ité à les digér­er, plus qu’à seule­ment les piéger, qui car­ac­térise les plantes car­ni­vores.

plantes carnivores

Comment tendent-elles leurs pièges ?

En réal­ité, la plu­part des végé­taux met­tent en place des straté­gies pour attir­er insectes et ani­maux dans leurs filets : couleurs cha­toy­antes, formes en trompe-l’œil, par­fums enivrants… Tout est fait pour séduire les petites bêtes qui assureront ain­si la pollini­sa­tion. Les plantes car­ni­vores, elles, n’attirent pas (ou pas seule­ment) les insectes en vue de leur repro­duc­tion, mais aus­si pour s’alimenter ! Il est intéres­sant de not­er que seules les feuilles for­ment des pièges et jamais les fleurs (ces dernières étant sou­vent placées loin des pièges) : il serait dom­mage de cro­quer un insecte pollinisa­teur au pas­sage !

Il existe dif­férents types de pièges, act­ifs ou pas­sifs :

  • Pièges à mâchoire : Impres­sion­nants visuelle­ment, ces pièges sont con­sti­tués d’une mâchoire qui se referme rapi­de­ment sur la proie.

Dion­aea et Aldrovan­da

  • Pièges à glu : Ces pièges sont for­més de poils glu­ants : l’insecte est ain­si attiré et “col­lé” à la plante. Et qu’il ne tente pas de s’enfuir : plus il bouge, plus il s’englue !

Drosera notam­ment

  • Pièges à urnes : En forme de vas­es, de cor­nets ou de tubes, ces pièges ne bougent pas mais n’en sont pas moins red­outa­bles. Les insectes y sont attirés puis glis­sent au fond, comme dans un tobog­gan !

Dar­ling­to­nia, Nepenthes, Sar­race­nia…

  • Pièges en nass­es : Typ­iques des Gen­lisea, ces pièges sont des tubes en forme de spi­rale, dans lesquels les proies pénètrent et sont retenues par une pilosité à rebrousse-poil.

Gen­lisea

  • Pièges à aspi­ra­tion : Sortes de jar­res munies d’un clapet, qui s’ouvrent puis aspirent ses proies très rapi­de­ment.

Utric­u­lar­ia

plantes carnivores

Comment les cultiver ?

Con­traire­ment aux idées reçues, il n’est pas si dif­fi­cile de cul­tiv­er des plantes car­ni­vores, à con­di­tion de se lim­iter aux espèces les plus acces­si­bles et de bien se ren­seign­er sur leurs besoins. Plantes de marécage, elles auront besoin d’un envi­ron­nement le plus proche pos­si­ble de leur milieu naturel, en ter­mes de lumi­nosité, d’arrosage et de type de sub­strat.

5 choses à savoir sur leur entre­tien :

  1. Elles ont un énorme besoin de lumière et aiment le soleil direct. Elles sup­por­t­ent très mal la con­cur­rence d’autres espèces dans leur milieu naturel. Elles sont donc habituées à recevoir la lumière plein pot !
  2. Elles ont besoin d’eau non cal­caire (eau de pluie ou déminéral­isée). L’arrosage suit une tech­nique pré­cise : la plu­part aiment avoir les pieds dans l’eau + un arrosage par le dessus en péri­ode de crois­sance unique­ment.
  3. Leur sub­strat doit être majori­taire­ment com­posé de tourbe blonde (50 à 70 %). (voir point ci-dessous/­ci-con­tre)
  4. Il leur faut des gros vol­umes de sub­strat (en com­para­i­son avec leur taille), ce qui n’est pas tou­jours très esthé­tique mais indis­pens­able à leur bien-être.
  5. Il n’est pas néces­saire de leur fournir des insectes ! Les plantes car­ni­vores se débrouil­lent toutes seules.
plantes carnivores

Où se procurer des plantes carnivores ?

✔️ Si l’un de vos proches en pos­sède : bou­turez-les ! Elles ne sont pas plus dif­fi­ciles à mul­ti­pli­er que des plantes clas­siques. Vous pou­vez par exem­ple bou­tur­er les feuilles du Drosera ou des Gen­lisea ou pra­ti­quer la divi­sion des Sar­race­nia ou des Utric­u­lar­ia, comme pour une plante clas­sique.

✔️ Si vous devez en acheter, adressez-vous à une pépinière plutôt qu’à une jar­diner­ie con­ven­tion­nelle. La traça­bil­ité des plantes sera meilleure et le per­son­nel pour­ra vous don­ner des con­seils d’entretien adap­tés, afin de pro­longer la longévité de vos petites pro­tégées.

✔️ Méfiez-vous de la ten­ta­tion d’offrir une plante car­ni­vore à un enfant. Les “gobe-mouch­es” font sou­vent l’objet de cadeaux rigo­los mais elles requièrent des soins soutenus et la plante ris­querait de finir rapi­de­ment à la poubelle.

Où admirer des plantes carnivores ?

Si vous souhaitez observ­er ces plantes fasci­nantes, sans pour autant en adopter, ren­dez-vous :

  • ✔️ dans les jardins botaniques des grandes villes ;
  • ✔️ dans cer­tains parcs ouverts au pub­lic : Microp­o­lis 12, Futur­o­scope, Jardin botanique de l’Aubrac, Parc botanique de Haute-Bre­tagne, Bam­bouseraie de Prafrance… ;
  • ✔️ ou dans des tour­bières amé­nagées ouvertes à la vis­ite : Auvergne, Dor­dogne, Alpes, Pyrénées, Vos­ges…

️ Les plantes car­ni­vores exis­tent à l’état naturel en France, mais toutes sont pro­tégées !

plantes carnivores

Retrou­vez d’autres arti­cles dans le Numéro 12 — Hiv­er 2022 “Nour­rir”.

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