Cet article est rédigé par Elise Ruiba. Après plusieurs années à travailler dans la vie culturelle nantaise, Élise a choisi l’autre culture : celle de la terre. Elle a fait plusieurs woofings qui l’ont convaincue de la nécessité des métiers en lien avec l’agriculture. Elle a ensuite eu le plaisir de faire partie de l’équipe de La Box à Planter et y concevait des box pour mettre des graines entre les mains des débutant.e.s en leur apportant tous ses meilleurs conseils. Aujourd’hui, elle continue d’apprendre à travers des stages, des formations et du bénévolat. Pour suivre les aventures vertes d’Elise, retrouvez-la sur Instagram : @sicauplants
Le mois de mars est clairement celui que j’attends le plus au potager. C’est là que tout s’accélère… Et c’est le mois de la folie des semis, youpi !
Dans cet article, je vous indique tout ce qu’il est possible de faire au jardin ce mois-ci.
Les semis à l’intérieur
Vous souhaitez vous lancer dans vos propres semis ?
Vous êtes bien tombé·e·s car j’ai rédigé un article complet sur la réalisation des semis à l’intérieur juste ici. Je réalise chaque année tous mes semis à l’abri et je vous y dévoile donc mes astuces pour faire pousser vos propres plants dans les meilleures conditions et commencer la saison sur les chapeaux de roue !
Pour ces semis réalisés bien au chaud, je vous donnerai en avril tous les meilleurs conseils pour faire vos repiquages en place au potager.
Les semis à l’extérieur
Attention, cela ne concerne pas toutes les variétés de légumes, mais certaines peuvent se semer directement en place au potager. Si vous n’êtes pas du genre à vous casser la tête, vous pouvez opter pour un semis en pleine terre et c’est très bien aussi ! Certaines personnes disent même que le semis direct rattrape souvent le semis en godets fait pour prendre de l’avance.
Comment on s’y prend ?
Tout d’abord, si la zone sur laquelle vous souhaitez semer est paillée, n’oubliez pas de la découvrir une petite semaine avant pour que le sol puisse se réchauffer. Juste avant le semis, je passe également un petit coup de râteau pour ameublir la terre.
Ensuite, comment semer ? C’est simple comme tout, il y a 2 méthodes : les « sillons » et les « poquets ».
Je privilégie les sillons pour les graines les plus petites comme les radis ou les carottes. On creuse une ligne sur une profondeur de 2 à 3 cm, on sème les graines « à la volée » dans cette ligne et on referme délicatement avec une fine couche de terre.
Pour les graines les plus grosses, je préfère réaliser un semis en poquets. C’est le cas pour les petits pois, les fèves ou les haricots, par exemple. Pour se faire, on creuse des trous d’environ 3 à 4 cm en ligne droite ou en quinconce, on sème de 3 à 5 graines par trou et on rebouche juste ensuite.
Pour ce qui est des quantités de lignes ou de trous, tout dépend combien vous voulez cultiver, s’il s’agit d’un champ ou d’un petit carré potager…
L’important est de ne pas oublier d’arroser délicatement (pour ne pas déplacer les graines) mais généreusement le tout. Une graine a besoin d’être en contact avec la terre et l’eau pour germer correctement et vous faire un beau plant bien costaud !
Les avantages et inconvénients des deux méthodes :
Les avantages | Les inconvénients |
- En semant à l’extérieur, on s’évite un repiquage (voire plusieurs). - Cela nous fait économiser du temps mais aussi de l’argent car on utilise moins de terreau et on n’a pas besoin de contenants spécifiques. - Les plants peuvent être plus costauds en étant semés directement au potager. En effet, les racines se développent directement dans leur sol final et ne sont pas malmenées par les repiquages. - Les jeunes pousses ont le temps de se familiariser avec l’environnement dans lequel elles vont évoluer et seront plus résiliantes. | - Les jeunes pousses sont la nourriture préférée des rampants en tous genres. En semant à l’extérieur, je me fais souvent grignoter 10% de ma production par les escargots et les limaces… C’est aussi ça la biodiversité ! - Vous n’êtes malheureusement pas à l’abri d’une dernière petite vague de froid qui vienne brûler toutes vos jeunes pousses. Et si vous n’êtes pas équipé·e et/ou que vous n’avez pas prévu le coup, c’est souvent irrattrapable. - Enfin, si vous avez un sol hydromorphe (qui boit beaucoup), vous prenez le risque de faire pourrir vos graines. Pour éviter cela, pensez à bien ameublir le sol au préalable. |
Vous manquez de temps ou n’avez pas la motivation de vous lancer dans vos propres semis ? Pas de culpabilité à avoir, vous trouverez des plants de qualité dans la pépinière la plus proche de chez vous, dans des foires ou des salons spécialisés ou parfois même chez votre maraîcher·ère habituel·le.
Créer un coin de paradis
Mars, c’est aussi le mois idéal pour penser à la biodiversité de son jardin ! Faites de votre potager un petit havre de paix pour les insectes, les oiseaux et les animaux et ils sauront vous remercier, je vous le garantis ! Pour cela, quelques trucs faciles à mettre en place :
Semer des fleurs
Celles-ci sont de véritables alliées dans vos jardins et mêmes sur vos terrasses ou balcons. En plus d’égayer vos espaces de culture, elles vont attirer les pollinisateurs et aussi protéger vos plants des mauvaises expériences qu’ils pourraient rencontrer.
Un exemple ? Cette association bien connue entre l’œillet d’Inde et la tomate. Le parfum de l’œillet attirerait les papillons mais repousserait les fourmis et les pucerons. Magique !
Je vous conseille également le bleuet, la bourrache ou le cosmos qui sont très faciles à entretenir et très productives.
Créer une haie sèche
Dans mon jardin, une des premières choses que j’ai installée, c’est un tas immense de branches… Ce n’était pas vraiment au goût de notre voisine mais qu’à cela ne tienne ! J’ai fini par faire un tas plus joli et construire carrément une haie délimitée avec tous les branchages morts du jardin. Chaque semaine, j’en ajoute un peu.
Pour quoi faire ? C’est un véritable logis pour des tonnes d’insectes au jardin. Cela fait aussi un gros stock de brindilles disponibles pour les oiseaux et leurs nids.
Depuis son installation, je remarque que j’ai moins d’insectes « nuisibles » sur mes buttes et je suspecte qu’ils se soient tous donné les coordonnées de la haie sèche !
Construire un hôtel à lézards
Ça a été l’occupation préférée de mon conjoint et son fils l’an dernier : faire un amat (organisé, promis !) de pierres à proximité du potager. J’étais peu convaincue du rendu… jusqu’à ce que j’y vois plein de petits lézards en sortir. Ils aiment se prélasser au soleil sur la pierre chaude et s’y cachent souvent. Grâce à cela, ils viennent aussi manger tous les insectes dont je ne veux pas dans le potager, c’est donnant donnant !
Que sème-t-on en mars ?
En mars, vous l’avez donc compris, c’est la fête des semis ! Voici la liste des variétés à semer :
- À l’intérieur : tomates, aubergines, poivrons, piments, pois en tous genres, fèves, laitues, fleurs à gogo, aromates comme le basilic, la coriandre, la sauge…
- À l’extérieur : pois, fèves, carottes, radis, laitues, betteraves…
Cent patates !
Au mois de mars, c’est aussi le moment de faire germer vos pommes de terre, si vous ne l’avez pas fait en février. On les place dans une boîte d’œufs ou dans une cagette à la lumière et dans une pièce bien aérée. Si vous voulez vous simplifiez la vie : achetez des patates germées en jardinerie.
Pour les mettre en place au jardin, pas de date précise à vous indiquer mais un truc de mamie infaillible : attendre la floraison des lilas. La nature parle d’elle-même et les dates ne seront pas les mêmes en fonction des régions. Apprenez à observer !
Je crois avoir fait le tour de ce que je voulais vous dire pour ce mois déjà bien chargé… J’espère que vous trouverez de quoi vous inspirer dans vos activités au potager dans cet article. Bon jardinage à toutes et à tous !
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