Bohèmes, tropicales ou romantiques, les plantes suspendues apportent un intérêt décoratif indéniable à nos intérieurs, tout en générant un véritable gain de place. Quelles espèces choisir, comment les accommoder et quels soins leur apporter ? Vous allez tout savoir !
Quels types de plantes fonctionnent en suspension ?
Si toute plante, peu importe sa structure, peut être cultivée en hauteur, les systèmes de suspension mettent particulièrement en valeur les espèces au port retombant. C’est-à-dire constituées de tiges ou feuilles souples qui retombent en cascade.
Toutes les plantes au port retombant, néanmoins, ne partagent pas le même mode de croissance ni les mêmes préférences. On distingue globalement trois grands types : les plantes grimpantes, les plantes rampantes ou couvre-sol et les plantes épiphytes.
Les plantes grimpantes
Pothos, philodendron scandens… sont très couramment utilisées en suspension. Elles comptent même parmi les espèces les plus communes dans cette configuration. Elles grandissent vite et demandent peu de soins.
Toutefois, pousser vers le bas n’est pas dans leur nature. Leurs feuilles deviennent de plus en plus petites et, parfois, leur croissance peut cesser net à partir d’une certaine longueur. Elles se développent mieux en grimpant sur quelque chose – un tuteur, par exemple, ou un treillis – comme elles le font dans leur environnement d’origine.
Les plantes rampantes ou couvre-sol
Misère, chaîne de perles… ont une croissance essentiellement horizontale dans la nature. Elles tendent à se répandre sur le sol et, souvent, se marcottent spontanément. Leurs tiges produisent aisément des racines à chaque “nœud”. Parce qu’elles n’ont nullement besoin de pousser vers le haut pour se développer, la culture en suspension leur convient parfaitement et ne freine pas leur croissance.
Les plantes épiphytes
Hoya, cactus tropical, aeschynanthus… ont pour caractéristique de pousser naturellement dans les arbres, se servant de leur structure comme support sans toutefois les parasiter. Selon l’espèce concernée, elles peuvent s’accrocher et grimper sur le tronc ou simplement pendre des branches. La plupart sont donc tout à fait adaptées à la culture en suspension. Comme les plantes rampantes, leur sens de croissance leur est indifférent.
Les plantes suspendues requièrent-elles des soins spécifiques ?
Si les besoins des plantes ne diffèrent pas radicalement lorsqu’elles sont cultivées en suspension. Il convient néanmoins de connaître quelques astuces pour préserver leur beauté au fil du temps.
- ☀️ Attention au manque de luminosité sur le dessus de vos pots. À moins de leur offrir un ensoleillement zénithal (par exemple, sous un puits de lumière), les plantes qui sont accrochées très haut, proches du plafond, ne bénéficient pas d’une luminosité suffisante à leur base. Ce qui les amène à se dénuder à cet endroit. Un positionnement juste en face d’une fenêtre, plus bas que le cadre afin que le dessus du pot reçoive globalement la même quantité de lumière que les longueurs, est préférable.
- Les plantes retombantes se développant de façon principalement linéaire. Avec de longues tiges souples qui tendent à s’étirer longuement plutôt qu’à se ramifier. Il est important de les encourager à s’étoffer. Une taille plus ou moins sévère peut être effectuée sur la plupart des espèces au moment de la reprise végétative. Au début du printemps : les nouvelles pousses seront plus vigoureuses et la plante créera naturellement de nouvelles ramifications. En saison, pensez également à bouturer des morceaux.
- ❤️ “Loin des yeux, loin du cœur” : lorsqu’elles sont moins faciles d’accès, les plantes en suspension peuvent souffrir d’un manque d’attention ! Parce qu’il faut monter sur un tabouret ou les décrocher pour en prendre soin, on les arrose moins souvent. Et on ne remarque pas tout de suite les éventuelles attaques de parasites. Évitez cet écueil en optimisant si besoin votre organisation. Planning d’arrosage et de contrôle, soucoupes intégrées pour ne pas devoir déplacer la plante, praticité de l’emplacement…
Quels modes de présentation pour les plantes retombantes ?
- Sur une étagère ou le dessus d’un meuble. Il est préférable d’utiliser un pot ou un cache-pot suffisamment lourd pour faire contrepoids aux longues tiges de la plante qui peuvent le déséquilibrer.
- En panier suspendu, de préférence étanche par souci de praticité en intérieur. Si la plante y est installée directement, sans trous de drainage, attention à bien doser l’arrosage !
- Dans un pot classique, intégré à une suspension en corde, macramé, métal, etc… À moins de pouvoir créer un système d’accroche très solide, préférez les accessoires les plus légers possible. Tenez compte de la charge ajoutée du terreau lorsque celui-ci est bien arrosé.
- En kokedama, c’est-à-dire dans une boule de mousse ficelée qui sert de substrat, sans pot. Une technique à réserver aux plus expérimentés en raison de la difficulté à maintenir un niveau adéquat d’humidité !
Les versions suspendues peuvent être accrochées directement sur un crochet à visser fixé au plafond, à un mur ou sous une étagère en bois, par exemple. Pour éviter les trous, on peut aussi profiter d’une tringle ou d’un portant. Dans tous les cas, gare à ne pas excéder le poids maximal recommandé !
SÉLECTION DE PLANTES RETOMBANTES
Ceropegia woodii – Chaîne de cœurs
D’une grande poésie, cette superbe plante rampante de la famille des succulentes est appréciée pour ses tiges souples et très fines au port retombant. Dotées de petites feuilles délicates en forme de cœur. Comme beaucoup de plantes grasses, elle a besoin d’une luminosité vive, mais demande très peu de soins. Des arrosages modérés, voire espacés en hiver, lui suffisent.
Senecio rowleyanus – Chaîne de perles
Comme son nom commun l’indique, le feuillage de cette succulente originale est charnu et sphérique. On croirait voir des petites perles enfilées sur un fil. Réputée plus difficile que la plupart des plantes grasses, elle est, il est vrai, assez attachée à certaines conditions de culture. Une luminosité importante est primordiale, les arrosages doivent être réguliers tout en laissant bien sécher le substrat entre chaque apport.
Chlorophytum – Plante araignée
Déjà naturellement doté d’un port gracieux avec ses longs rubans retombants, c’est au fil du temps que le chlorophytum révèle toute sa splendeur en suspension : il produit petit à petit de longs stolons sur lesquels il fleurit, avant d’y développer de petites plantules. Les jeunes plants, en grandissant à leur tour, peuvent rester accrochés à la tige et former des étages en cascade du plus bel effet ! L’entretien de cette “plante araignée” étant très simple, elle est par ailleurs tout à fait accessible aux débutants.
Sedum burrito - Orpin
Aussi facile à cultiver qu’un cactus, cette succulente atypique offre un intérêt esthétique remarquable : des multitudes de petites feuilles charnues oblongues aux sous-tons bleutés s’imbriquent densément sur ses longues tiges retombantes, évoquant une chevelure de créature mythique. Elle apprécie une luminosité vive indirecte ou une exposition ensoleillée, et des arrosages profonds mais parcimonieux – surtout en hiver. Notez qu’il est aussi très facile de la bouturer, puisqu’une nouvelle plante peut pousser à partir d’une simple feuille posée sur du terreau.
Aeschynanthus lobianus – Lipstick plant
Dans un style similaire à certains hoyas, l’aeschynanthus présente des longues tiges souples retombantes dotées de feuilles oblongues charnues, qui le rendent idéal en suspension. Il est également apprécié pour ses floraisons tubulaires, généralement de couleur rouge, qui lui donnent son surnom de plante “rouge à lèvres”. Peu exigeant en termes d’arrosage, un emplacement lumineux et des températures très douces en saison (18–22 ºC) sont toutefois nécessaires à son développement.
Saxifraga stolonifera — Saxifrage araignée
À l’instar du chlorophytum, la saxifrage araignée est du plus bel effet en suspension grâce à sa production de stolons, d’où se développent de jeunes plantules en cascade. Particulièrement apprécié dans sa version “tricolore”, panachée de rose et de blanc, son feuillage en rosette évoque le bégonia ou le géranium ; elle est souvent accompagnée d’une jolie floraison blanche en été. Les arrosages doivent être réguliers pour maintenir un substrat toujours frais et légèrement humide.
Retrouvez d’autres conseils et bonnes pratiques sur les plantes vertes dans le Numéro 7 — Automne 2021 “Agir”. Texte : Victoria Arias
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