Quelques astuces pour la permaculture au balcon ainsi qu’un petit potager respectueux de la biodiversité, de l’homme et de l’environnement, même sur un balcon en pleine ville !
Rencontre avec Valéry Tsimba, jardinière urbaine (balcon de 4 m2 en permaculture à Courbevoie), correspondante locale pour les Hauts-de-Seine de l’association Brin de paille et autrice.
Les principes de permaculture appliqués au balcon
Utiliser la diversité et la valoriser
Je cultive de nombreuses espèces potagères, aromatiques et florales sur mon balcon. Je veille également à avoir différentes variétés, au sein d’une même espèce. Cette diversité permet à mon potager d’être plus résilient, notamment face aux attaques de ravageurs.
Capter et stocker l’énergie
Mon balcon étant à ciel ouvert, je récupère l’eau de pluie. De plus, le fait de cultiver de manière dense permet de capter le maximum d’énergie solaire possible à travers le feuillage des végétaux, énergie indispensable à la photosynthèse. L’idée étant qu’aucun rayon du soleil n’arrive à la surface de mes contenants de culture sans être passé par les feuilles !
Ne produire aucun déchet
Ce qui est produit sur mon balcon reste sur mon balcon ! Je réutilise tous mes déchets de culture : je m’en sers comme paillage, pour réduire les pertes en eau et pour nourrir les vers de terre Eisenia qui se trouvent dans mes bacs.
Un élément = plusieurs fonctions
Typiquement, mes déchets de culture ont deux usages : pailler mes contenants et nourrir mes vers qui, en dégradant cette ressource, fertilisent mes bacs.
Produire en abondance
Je plante beaucoup et j’associe les cultures pour qu’elles s’entraident. Cette année par exemple, j’ai installé du maïs : quand il fera 30 cm de hauteur, je sèmerai des haricots à rames, le maïs leur servira ainsi de tuteur naturel.
Les seules limites sont celles de notre imagination
Je m’affranchis des consignes, je fais travailler mon imagination, je teste et j’adapte ! L’an dernier, j’ai cultivé des choux dans des balconnières classiques de 20–25 cm de profondeur. Résultat : j’ai récolté 2 beaux choux ! Je cultive de manière dense, je ne respecte pas les espacements conseillés : parfois ça marche, parfois non, mais j’ai le sentiment d’avoir plus de réussites que d’échecs à utiliser la densité. Cultiver en espace réduit me force à cogiter et à expérimenter.
Travailler avec la nature plutôt que contre elle
Je partage mes récoltes avec quelques limaces (plus ou moins volontairement !), mais aussi avec les pigeons et les moineaux, qui mangent mes blettes, mes petits pois… Quand je veux vraiment préserver mes cultures, je les couvre d’un voile d’hivernage, ça fonctionne bien.
Conseils pour débuter en permaculture
✔️ Se renseigner, voire se former. On peut suivre une initiation auprès de collectifs, d’associations ou encore de fermes conduites en permaculture. C’est important pour comprendre la philosophie globale de la permaculture, au-delà du jardinage.
✔️ Commencer petit. C’est un principe de permaculture, mais c’est aussi du bon sens. On commence par quelques pots, puis on en ajoute année après année.
Conseils pour cultiver en ville
✔️ Déterminer l’exposition de son balcon ou de sa terrasse, puis réfléchir aux végétaux adaptés.
✔️ Pour optimiser l’arrosage, privilégier le paillage (pour réduire les pertes d’eau par évaporation) et mettre en place des oyas (qu’on peut construire soi-même).
✔️ Les températures sont plus élevées qu’en campagne. Lors des fortes chaleurs, il faudra éventuellement protéger les plantations en installant un tissu ou un parasol, pour leur faire un peu d’ombre !
✔️ Pour favoriser la venue des insectes, planter une grande diversité de végétaux. Mélanger les espèces potagères, aromatiques et florales.
Retrouvez un dossier spécial sur la permaculture dans le Numéro 7 — Automne 2021 “Agir”.
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