Que faire au potager en hiver ? épisode 1 — Préparer

Que faire au potager en hiv­er ? Dans ce pre­mier arti­cle, retrou­vez tous les con­seils d’en­tre­tien, de taille et de net­toy­age pour votre potager en hiv­er.

par | 15 janvier 2020

paillage

L’hiv­er au potager est sou­vent vu comme une sai­son morte pour la nature en général et a for­tiori pour nos jardins et potagers. 

Et pour­tant, à la fin de l’hiver lorsque la neige com­mence à fon­dre, que ver­rez-vous si vous vous baladez en forêt ? De jolis bour­geons point­er leur nez par­di ! Les arbres et plantes se sont con­scien­cieuse­ment pré­parés pour le print­emps à venir, à l’abri des regards. Et votre joli potager fera de même, pourvu que vous l’aidiez un peu. 

Les bonnes raisons d’être au potager en hiver

L’hiver n’est pas une péri­ode aus­si aride en terme de jar­di­nage que l’on pour­rait le penser, au con­traire. 

Certes, c’est le moment pour la plu­part des plantes de mar­quer un temps de repos et de se régénér­er. Mais c’est juste­ment la sai­son prop­ice à l’entretien et à la pré­pa­ra­tion du jardin en vue de la belle sai­son. C’est le moment pour pailler, tailler et même semer pour s’assurer de belles récoltes au print­emps et en été. Mais c’est aus­si une belle sai­son pour récolter cer­tains légumes qui ne poussent qu’à cette péri­ode.

Dans un potager urbain les pos­si­bil­ités sont moin­dres com­parées à ce que pour­ra offrir un grand potager. Surtout parce que l’hiver fait la part belle aux « grands » légumes, comme les choux et toutes sortes de courges. Néan­moins ne vous découragez pas, même sur un petit bout de bal­con il est pos­si­ble d’avoir une jolie récolte hiver­nale. Alors, si vous ne savez quoi faire de vos mains de décem­bre à mars, c’est par ici !

La pre­mière chose à faire pour nos potagers en hiv­er c’est de les entretenir !

Hiverner les plantes fragiles

Avant toute chose, il est impor­tant de pro­téger les plantes qui passeront l’hiver sur notre bal­con, ter­rasse ou petit bout de jardin pour les chanceux. Car, si en pleine terre bon nom­bre d’espèces résis­tent au froid hiver­nal, sans aide il n’en est pas de même des plantes en pot. Si vous voulez les voir pass­er l’hiver, mieux vaut agir en amont et faire le néces­saire dès les pre­mières annonces de gel. Bien sûr, dans un potager urbain, la grande majorité des plantes sont annuelles et auront donc déjà été déplan­tées à l’automne. 

Mal­gré tout, la plu­part des aro­mates sont vivaces, et doivent donc être traités en con­séquence si l’on veut les voir (re)fleurir au print­emps. Il en va de même pour les agrumes, ou toute autre plante en pot que vous désirez voir sur­vivre au froid hiver­nal.

Selon les espèces, la place dont vous dis­posez et les tem­péra­tures habituelles en cette sai­son, il est par­fois plus pru­dent de sim­ple­ment ren­tr­er vos plantes les plus frag­iles en intérieur. Cela les pro­tégera effi­cace­ment du gel. 

Veillez toute­fois à ne pas sur­chauf­fer (voire ne pas chauf­fer du tout) la pièce où elles seront instal­lées. Il fau­dra aus­si vous assur­er qu’elles con­tin­u­ent à béné­fici­er des con­di­tions néces­saires en ter­mes d’arrosage, de lumière, de sub­strat, etc. 

Il est bien sou­vent recom­mandé de dimin­uer dras­tique­ment l’arrosage dans ce genre de cas.

Pailler le potager pour l’hiver

Si vous n’avez pas la place pour ren­tr­er vos pré­cieux pots, pas de panique, des solu­tions exis­tent. Il est, avant toute chose, impor­tant de s’assurer que les racines de vos plants ne gèlent pas. 

Pour les espèces les moins frag­iles un sim­ple pail­lage suf­fi­ra. Pailler sig­ni­fie: « dépos­er une cou­ver­ture au sol », cela n’implique pas de recou­vrir tous vos jolis pots que de paille. Vous pou­vez égale­ment utilis­er d’autres matéri­aux. Choi­sis­sez-les aus­si naturels et éco-friend­ly que pos­si­ble évidem­ment. À titre d’exemple, vous pour­rez utilis­er des copeaux de bois, du broy­at, du foin ou du feuil­lage glanés lors de vos balades en forêt ou récupérés de la taille d’autres spéci­mens. La toile de jute peut aus­si faire office de pro­tec­tion.

Un exem­ple de pail­lage autour d’un plan de céleri.

Pour les plantes plus frag­iles il sera peut-être néces­saire de les envelop­per dans un voile d’hivernage. Cela per­met de pro­téger l’entièreté de la plante et pas seule­ment ses racines.

Protéger le potager d’hiver

En amont, pensez à choisir des plantes adap­tées aux tem­péra­tures de vos régions. Il existe des espèces d’olivier qui résis­tent au gel, jusqu’à une tem­péra­ture de moins dix ou vingt degrés Cel­sius selon les var­iétés. Mal­gré tout, n’oubliez pas qu’il est tou­jours préférable de choisir des espèces endémiques de votre région.

En théorie si vous vivez en cen­tre-ville, vous aurez mal­heureuse­ment tou­jours quelques degrés de plus que dans les alen­tours. C’est ce que l’on appelle les “îlots de chaleur urbains”. Il se peut qu’il ne gèle même jamais.

L’important en tous les cas est de bien vous renseigner/observ­er les con­di­tions de votre potager ‑où qu’il soit situé- afin d’agir en con­séquence et pou­voir par­er à d’éventuels tra­cas.  

Veillez à retir­er les coupelles que vous auriez éventuelle­ment placées sous les pots en été. En effet, s’il ne gèle pas tou­jours, dans à peu près toutes les régions de France, l’hiver voit en tout cas beau­coup plus de pré­cip­i­ta­tions que de cou­tume, ce qui n’est pas tou­jours appré­cié par toutes les plantes. 

Il faut, dans tous les cas, réduire l’arrosage et priv­ilégi­er l’arrosage le matin pour éviter les gelées noc­turnes.

Une autre astuce sim­ple à réalis­er est de déplac­er vos pots afin de les pro­téger au max­i­mum du vent et de la pluie. C’est là tout l’intérêt de la cul­ture en pot, pou­voir déplac­er nos plantes adorées afin qu’elles soient tou­jours au mieux selon la sai­son. À l’ombre en été, au soleil et à l’abri du vent et de la pluie lors des froides journées hiver­nales. 

Sachez égale­ment que les pots en terre cuite sont plus facile­ment sujets au gel car ils gar­dent le froid. On évite donc d’y laiss­er nos var­iétés les plus frag­iles.

Tailler pour l’hiver

Une fois que tout votre petit monde est bien pro­tégé il est temps de procéder à la taille des spéci­mens qui en auraient besoin. 

Veillez à bien vous ren­seign­er avant toute chose. Chaque espèce requiert une taille appro­priée et une erreur en la matière peut sérieuse­ment entach­er sa crois­sance, voire sa survie. Il est impor­tant de savoir quand et quelles par­ties de la plante tailler. Inter­net ou votre mag­a­sin de jar­di­nage attitré seront vos meilleurs amis si vous ne dis­posez pas déjà de livres sur le sujet. 

La plu­part des arbustes et aro­mates se tail­lent en automne ou au print­emps. 

En hiv­er, on s’attaque donc plutôt aux arbres fruitiers tels que les pom­miers ou les poiri­ers. Évidem­ment, en ville on a rarement ce genre d’arbres dans son jardin. En ce qui con­cerne des arbustes à taille plus urbaine, la taille des gro­seil­liers, myr­tilliers et fram­boisiers s’effectue égale­ment durant la péri­ode hiver­nale.

S’il vous reste des résidus de vos tailles veillez à les met­tre dans le con­tain­er appro­prié. Ce sont des résidus qui néces­si­tent beau­coup de temps pour se décom­pos­er. C’est pourquoi, à moins de les réduire en petits morceaux, il n’est pas recom­mandé de les ajouter à votre com­post. Ren­seignez-vous auprès de votre mairie afin de savoir quelle est la poli­tique de la ville pour ce genre de déchet.

La taille, une opéra­tion déli­cate mais essen­tielle.

Nettoyer son potager pour l’hiver

Après tous ces efforts, il est temps de procéder au grand net­toy­age d’hiver de votre petit bout de potager.

Une fois le net­toy­age de la taille fait, vous pou­vez vous tourn­er vers le reste du potager. Achevez de retir­er les plants esti­vaux et autom­naux qui ne don­nent plus, enlevez les feuilles mortes et les mau­vais­es herbes etc. Il y a beau­coup à faire même lorsque notre potager ne fait que quelques mètres car­rés ou moins. 

En ce qui con­cerne les feuilles mortes, je suis d’avis, comme Romain Boc­quet, jar­dinier paysag­iste et enseignant à l’ENSP, qu’il faut les laiss­er autant que pos­si­ble sur le sol afin qu’elles se décom­posent et le nour­ris­sent. Atten­tion toute­fois, s’il s’agit de feuilles issues de plantes malades mieux vaut les retir­er et les jeter pour éviter toute con­t­a­m­i­na­tion. 

Quant aux mau­vais­es herbes, l’hiver étant une péri­ode où l’on délaisse tra­di­tion­nelle­ment le jardin, elles ont ten­dance à revenir en force, puisque l’on laisse libre cours à leur crois­sance. C’est le cas bien sou­vent chez moi en tout cas ! Atten­tion à les con­trôler donc pour éviter de vous retrou­ver une fois le print­emps venu avec un potager unique­ment com­posé de pis­senl­its et autres plantes inva­sives. Pour cela le plus éco­lo reste vos mains et … la pluie. Une petite averse, rien de tel pour humid­i­fi­er la terre et vous per­me­t­tre d’ôter les mau­vais­es herbes avec leurs racines. À not­er que le pail­lage évite égale­ment les mau­vais­es herbes. Il n’a que du bon je vous dis!

Le désherbage se fait à la main.

Réparation et nettoyage du matériel

Enfin, pourquoi ne pas prof­iter de cette péri­ode d’accalmie végé­tale pour répar­er vos pots et jar­dinières qui se retrou­vent vides et auraient peut-être besoin d’un bon coup de jeune. 

Entretenir son potager urbain c’est aus­si entretenir vos con­tenants afin qu’ils accueil­lent vos pré­cieuses plan­ta­tions plus longtemps. Je pense surtout aux caiss­es et autres palettes en bois. Ce matéri­au étant encore plus que les autres sujet aux intem­péries il est impor­tant d’en pren­dre soin. 

Après tout, être un jar­dinier éco­lo c’est aus­si faire dur­er ses out­ils et jar­dinières. 

Ne jetez pas vos débris de pots en terre cassés, placés au fond de vos pots ou jar­dinières, surtout s’ils ne sont pas per­cés, ils servi­ront de drainage et éviteront aux racines de pour­rir.

Dans tous les cas, il est con­seil­lé de net­toy­er et dés­in­fecter les con­tenants restés vides afin de les pré­par­er pour la belle sai­son et les nou­veaux semis qui vont avec. Si vous pensez ajouter de nou­velles jar­dinières ou pots n’oubliez pas de les pré­par­er égale­ment pen­dant que vous en avez encore le temps. Fix­ez des roulettes sur vos caiss­es en bois pour pou­voir les déplac­er facile­ment, faites des trous dans celles qui n’en auraient pas etc. 



Mer­ci à Noémie Melen pour cet arti­cle.

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