Le terme de fleurs mellifères ou nectarifères fait joliment référence aux substances que celles-ci produisent. Symboles de la coévolution des végétaux et des animaux, ces plantes jouent un rôle primordial pour la biodiversité. Elles nourrissent de nombreux insectes (ainsi que quelques mammifères et oiseaux) en échange d’un précieux service : la pollinisation.
Il existe de très nombreuses variétés à installer au jardin, au balcon ou au potager, pour ne plus faire l’impasse sur ces précieuses alliées.
Qu’est-ce qu’une fleur mellifère ?
On entend beaucoup parler de “plantes mellifères” sans forcément savoir ce que cela signifie. Ce terme vient du latin mellifer qui signifie “porter du miel” car on a longtemps pensé que ces fleurs produisaient directement le miel récolté par les abeilles.
Les plantes mellifères sont en réalité des plantes qui attirent la très célèbre abeille Apis mellifera (entre autres), laquelle récolte le nectar pour fabriquer ensuite le miel. Ce sont donc toutes des plantes nectarifères, c’est-à-dire des plantes qui produisent du nectar.
Il existe des plantes uniquement nectarifères : celles dont le nectar n’est pas accessible aux abeilles mais uniquement aux insectes avec une trompe, comme les papillons.
Enfin, la grande famille qui réunit les plantes mellifères et les plantes nectarifères est celle des plantes pollinifères. En effet, toutes les plantes à fleurs produisent du pollen, organe mâle qui leur permet de se reproduire !
On se focalise souvent sur les plantes mellifères et leur apport pour les abeilles (et pour le miel !) mais toutes les plantes produisant du nectar sont une source primordiale d’alimentation pour de nombreuses espèces : bourdons, guêpes, papillons mais aussi chauves-souris ou certains oiseaux comme le colibri.
Choisir ses fleurs mellifères : l’importance de la diversité
Pour éviter de passer des heures à chercher les bonnes variétés à planter pour attirer les insectes, le plus simple est de miser sur la diversité : coloris, période de floraison, hauteur, forme des pétales.… S’il vous faut faire un choix rapide, optez pour des fleurs simples aux étamines bien visibles, colorées et odorantes, qui auront le plus de chance d’attirer un grand nombre de pollinisateurs.
Les papillons ont encore plus besoin de diversité et nécessitent parfois une variété précise : on parle alors de “plantes hôtes” puisqu’elles accueillent aussi les œufs des papillons et nourrissent les chenilles. La meilleure option est alors de laisser des espaces sans intervention. Vous verrez fleurir fleurir des espèces comme le pissenlit, les crocus, les primevères, les orties ou le lierre.
L’ortie, une fleur mellifère à préserver
L’ortie est une ressource indispensable pour attirer de nombreux insectes. C’est la plante hôte des chenilles du paon-du-jour, du vulcain, de plusieurs papillons de nuit. C’est aussi le mets préféré d’une foule d’insectes comme les coccinelles, les araignées ou les pucerons. Laissez un coin de votre jardin avec des orties et observez le bal des insectes dès l’arrivée du printemps !
Enfin, la plupart des insectes préfèrent s’alimenter dans des endroits ensoleillés et sans vent. Privilégiez ces espaces chez vous pour installer les fleurs les plus appétissantes. Choisissez de préférence des plantes locales et adaptées à votre climat, avec des périodes de floraison différentes.
Des idées au jardin
- Un coin avec des orties ou des ronces : à laisser pousser ou à semer au printemps pour l’ortie et à planter en automne pour les ronces.
- Une variété spéciale “papillons de nuit” en plantant par exemple des pétunias, de l’onagre ou des belles-de-nuit.
- Des plantes grimpantes ou hautes comme le lierre, le lilas, la rose trémière ou le chèvrefeuille.
Guide des meilleures fleurs mellifères
Type de fleurs | Plantes mellifères et nectarifères |
Les petits formats | souci, campanule, ancolie, muflier, échinacée pourpre, œillet du poète, reine marguerite |
Les grands formats | tournesol, glycine, clématite, chèvrefeuille, vigne vierge, rose trémière, passiflore, dahlia, onagre, graminée, jasmin,verveine de Buenos Aires, gaura, cosmos, valériane |
Les arbres et arbustes | prunus, noisetier, les fruitiers comme le pommier ou le poirier, catalpa, troène, tilleul, buddleia, clérodendron, lantana, lilas. |
Les sauvages | coquelicot, achillée, primevère, consoude, pissenlit, bleuet, ronce, lierre, sureau, carotte ou fenouil sauvages, ortie, chardon, mauve sauvage, silène |
Les potagères | Les aromatiques (bourrache, menthe, lavande, thym, romarin…) et les salades (roquette, mâche…) à laisser monter en fleurs. Les engrais verts (phacélie, moutarde, sainfoin…). Les petits fruitiers (framboisier, fraisiers…). |
Les floraisons en décalé (tôt ou tard par rapport à l’été) | bruyère, hellébore, pensée, sauge ornementale, aster, myosotis, orpin, les bulbes à floraison hivernale ou printanière (tulipes, crocus, narcisses, jacinthes, muscaris), chrysanthèmes. |
Les plantes hôtes (pour les chenilles des papillons) | ortie, séneçon jacobée, violette, carotte et fenouil sauvages, graminée, trèfle, noisetier, aubépine, chèvrefeuille. |
Et l’arbre aux papillons (Buddleia) ? Autrefois très à la mode, il est désormais un peu boudé en raison de sa propension à s’étaler (c’est une espèce exotique) et de sa toxicité. Inutile toutefois de vous précipiter à arracher un buddleia déjà en place chez vous ! Coupez rapidement les fleurs avant l’arrivée des graines pour éviter qu’il ne se propage et misez sur la présence d’autres espèces, comme l’ortie, pour offrir d’autres endroits de ponte aux papillons.
📌 Vous avez aimé cet article ? Épinglez-le sur Pinterest pour le retrouver plus tard !