De nos jours, difficile d’envisager l’ouverture d’un bureau ou espace de coworking sans penser à y intégrer des plantes… et ce, à juste titre ! Si l’idée est tentante et les vertus des plantes au travail avérées, les écueils sont nombreux et le risque du gaspillage plane. La plupart des espaces de travail ne correspondent pas aux besoins principaux des plantes vertes. Ils sont peu lumineux, avec un environnement très sec, parfois des courants d’air, du chauffage en hiver et de la climatisation en été… De plus, les personnes qui s’occupent des plantes — quand il y en a ! — ne sont pas forcément qualifiées pour le faire, sans compter les périodes de vacances où les plantes sont carrément abandonnées ! Même avec toute la bonne volonté du monde, il n’est pas toujours facile de leur apporter les soins nécessaires. Les rempotages, la fertilisation ou l’humidification des feuilles, par exemple, ne sont pas choses aisées dans un espace collectif partagé.
Il est donc indispensable de choisir des plantes résistantes et peu exigeantes.
1- Les bonnes plantes au bon endroit
L’idéal, pour une végétalisation durable, est que l’aménagement soit réfléchi en termes de besoins des plantes plus qu’en termes de décoration. C’est, cependant, rarement le cas en pratique. Il faudra donc veiller à adapter les soins qu’on leur procure et à mettre en place quelques astuces pour optimiser leur condition. La plupart des plantes utilisées pour la déco étant des plantes tropicales, elles ont besoin de luminosité et d’humidité.
- Si la plante est placée dans un emplacement peu lumineux, il faudra réduire les arrosages. À garder en tête : moins une plante reçoit de lumière, plus sa motte sèche lentement et moins elle a besoin d’être arrosée.
- Si le taux d’humidité est bas, ce qui est généralement le cas dans les bureaux, on pourra l’augmenter en regroupant plusieurs plantes au même endroit, ce qui peut aussi créer un bel effet de volume.
- Pour leur bien-être, il faudra aussi éviter de les placer à proximité d’une source de chaleur ou de climatisation. On proscrira les emplacements souvent ouverts sur l’extérieur ou sujets aux courants d’air : on oublie les entrées ou le pourtour des baies vitrées !
- De manière générale, on essaiera de placer les plantes dans des espaces où les collaborateurs passent du temps de manière prolongée (salle de pause, îlots de travail) en évitant les lieux transitoires (entrée, salle de réunion), afin de rappeler leur présence à leurs bons souvenirs ! Il vaudra mieux avoir un nombre limité de “zones vertes”, composées de plusieurs plantes, que des plantes éparpillées par-ci par-là. Cela facilitera leur entretien et permettra de ne pas avoir de laissées-pour-compte !
- On privilégiera des emplacements faciles d’accès pour l’entretien. À éviter : les plantes placées trop en hauteur, les plantes difficiles d’accès, ainsi que les plantes immenses, compliquées à manipuler en cas de besoin.
Quelques exemples de plantes adaptées aux bureaux, suivant la luminosité disponible :
Luminosité faible exposition nord (peu de lumière et jamais de soleil direct), peu de sources de lumière naturelle (une pièce avec seulement des néons ou une verrière donnant sur une autre pièce avec des fenêtres) :
- Pothos
- Philodendrons
- Monsteras
- Zamioculcas zamiifolia
- Spathiphyllum
- Fougères (mais à placer près d’une source d’humidité, comme l’évier de la salle de pause)
Bonne luminosité, proche d’une fenêtre à l’est ou éloigné d’une fenêtre mais dans une pièce exposée au sud ou à l’ouest (espace ensoleillé et chaud) :
- Plantes grasses (à placer près des fenêtres) : Sedum, Echeveria, Sansevieria
- Pileas
- Ficus elastica
- Dracaena
Les plantes grasses : une fausse bonne idée ?
Elles sont sympas dans les bureaux car elles sont graphiques et assez résistantes. Mais attention au sur-arrosage : elles doivent sécher complètement entre deux arrosages. Si elles sont éloignées des fenêtres, il ne faut arroser qu’une fois par saison (sauf en été, 2 ou 3 fois selon la météo). Un rythme pas forcément évident à faire appliquer en collectivité.
2- Un travail d’équipe
Un aspect tout aussi important pour se lancer dans la végétalisation d’un espace de travail est la communication au sein de l’équipe. Notamment en ce qui concerne l’arrosage ! Les personnes novices en jardinage pensent souvent bien faire en arrosant par-ci par-là les plantes, par exemple, en versant la fin d’un verre dans un pot après une pause déjeuner. C’est pourtant le meilleur moyen de faire pourrir les racines !
Quelques astuces :
- Désigner une personne coordinatrice pour gérer les arrosages.
- Afficher un planning des soins avec les personnes responsables et les règles principales.
- Créer un document à cocher lorsqu’une plante a été arrosée, par exemple, afin de prévenir le reste de l’équipe.
Il s’agit aussi d’anticiper les périodes de fermeture du bureau et de s’organiser en fonction :
- En hiver, on peut laisser la plupart des plantes en place, sauf cas particulier. Si le chauffage est coupé, n’arrosez pas abondamment vos plantes avant le départ. Elles risqueraient de baigner dans l’eau et auraient de grandes chances de pourrir.
- En août, s’il fait très chaud et qu’il n’y a personne durant tout le mois. Il faut organiser un gardiennage où chacun emporte une plante à la maison. Autre solution : regrouper les plantes dans l’endroit le plus frais du bureau et installer un système d’arrosage goutte à goutte.
3- Quelques accessoires pour faciliter l’entretien
Si la communication n’est pas toujours simple au sein d’une équipe, quelques accessoires peuvent rendre l’entretien durable des plantes plus simple.
Les accessoires indispensables :
- Plusieurs arrosoirs disposés à des endroits stratégiques, notamment en salle de pause. On peut ainsi inviter les salariés à y verser leurs fonds de verre d’eau, pour un futur arrosage.
- Des étiquettes dans les pots, qui permettront d’indiquer le nom de la variété (pour l’aspect pédagogique) ainsi que ses habitudes d’arrosage de façon très simple (par exemple, le jour de la semaine où on doit l’arroser).
- Des pots à réserve d’eau, pour les bureaux où les collègues oublient régulièrement les plantes.
- Des indicateurs de besoin en arrosage type hygromètres, à plonger dans les mottes des grandes plantes afin de savoir si elles sont encore humides ou non.
- Des pots en géotextile, légers et faciles à déplacer, pour pouvoir adapter l’emplacement des plantes si l’aménagement ou les habitudes de travail évoluent.
Pour faciliter la compréhension des conseils d’entretien, on peut les simplifier :
- “J’ai soif SI mes feuilles s’enroulent sur elles-mêmes”, dans le cas d’une plante type pothos ou Philodendron scandens.
- “Si le témoin est en haut, je n’ai pas besoin d’eau !”, dans le cas d’une plante rempotée dans un pot à réserve d’eau muni d’un témoin.
Article rédigé par Marion Botanical, à retrouver dans le Numéro 13 — Printemps 2023 “Aménager.”
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